Les commémorations du 11 Novembre sont l'occasion de rendre hommage à toutes les femmes qui se sont "sacrifiées" pendant cette période de l'histoire pendant que leurs maris étaient dans les tranchées. Evelyne Morin-Rotureau, auteur du livre "14-18 : les femmes, piliers de l'effort de guerre", rend hommage à ces femmes qui, en travaillant aux champs, à l'usine, dans les transports, mais aussi la comptabilité, la santé ou l'enseignement secondaire, ont participé à leur manière à l'effort de guerre.
L'exposition présentée à Reims, "Elles aussi étaient en guerre", met en valeur les femmes qui se sont illustrées localement durant les quatre années du premier conflit mondial, afin, à leur manière, de "faire la guerre", ou du moins de soutenir l'effort de guerre des hommes partis combattre (et mourir) au front. Visite de l'expo et interview de Philippe Pividori (enseignant à Sciences Po Reims).
Le 8 décembre 1917, en pleine Grande Guerre, 22 femmes périssaient dans l'incendie d'une usine de fabrication d'explosifs sur le site des Lourdines, à Migné-Auxances, près de Poitiers. Neuf de ces victimes, originaires de la commune, ont désormais leur nom sur le Monument aux Morts, à côté de celui des hommes, une façon, après un siècle, de rendre hommage à celles qui ont aussi donné leur vie pour soutenir la patrie. Explications de Florence Jardin (maire de Migné-Auxances), et de Jean-Luc Carré (président de Migné-Auxances Mémoires).
A l'occasion du centenaire de la Grande Guerre, évocation du rôle joué par les femmes durant ce conflit mondial, car ce sont elles qui ont fait tourner le pays pendant que les époux ou fiancés étaient au front. Exemple de Marie Jonot qui s'est retrouvée à la tête d'une laiterie en Seine-et-Marne. Photos d'archives et témoignage d'Eliane Corbery, sa petite-fille.
En plateau, une femme âgée, ayant connu la Grande Guerre, témoigne de ce que le conflit a apporté comme reconnaissance et comme visibilité sociales aux femmes qui participaient à l'effort de guerre en travaillant comme ouvrière dans les usines d'armement ou même parfois en reprenant le rôle de chef d'entreprise de leur mari parti combattre au front...
Le musée Bossuet de Meaux présente une exposition sur les femmes pendant la Première Guerre mondiale, et leur participation à l'effort de guerre, une exposition programmée au Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, actuellement en construction. Images de l'exposition, et interview d'un historien, Jean-Pierre Verney (conseiller historique et scientifique), qui rappelle une célèbre phrase du maréchal JOFFRE : "Si les femmes arrêtent de travailler pendant 20 minutes, nous allons perdre la guerre"
Avant d'être administrateur de la Bibliothèque nationale, Emmanuel Le Roy Ladurie en a été un lecteur, depuis l'âge de 22 ans en 1951. "J'ai toujours été très heureux ici, c'est un des endroits du monde où je me trouvais le mieux. Si bien que je suis un peu comme le curé du diocèse de Narbonne qui est devenu archevêque de Narbonne !". Une interview illustrée par des images des chercheurs concentrés dans la salle de lecture.
A Londres, des milliers de britanniques sont venus se recueillir devant le cercueil de Winston Churchill exposé à Westminster Hall. Des femmes pleurent.
Témoignage de lady Asquith, amie de Winston Churchill. "Quand je l'ai connu pour la première fois, j'ai senti tout de suite que c'était un des immortels, un homme à part qui vivrait dans l'Histoire" souligne-t-elle.
Microtrottoir (en français) de britanniques faisant la queue devant Westminster Hall à Londres où repose la dépouille de Winston Churchill. Tous vouent une admiration sans faille à l'homme politique. Une vieille femme confie : "c'est un chef démocratique, et ça prouve que la démocratie peut produire des grands hommes".
Du 16 au 18 septembre 1982, les Palestiniens de Sabra et de Chatila, près de Beyrouth, ont été victimes de frappes meurtrières. On soupçonne l’armée israélienne d’y avoir joué un rôle.
Au lendemain du massacre, les survivants découvrent l’ampleur de la catastrophe : maisons détruites, cadavres abandonnés dans les rues …et ils manifestent leur désespoir
A Jérusalem, une importante manifestation a eu lieu pour protester contre la guerre du Liban et réclamer la vérité sur les massacres de Sabra et Chatila. Témoignage d'un jeune étudiant, soldat dans l'armée de réserve israélienne : il se fait l'écho de nombreux soldats en exprimant son désaccord sur l'intervention de son armée au Liban.
Après le massacre perpétré contre des Palestiniens du quartier de Sabra et du camp de réfugiés de Chatila, à l'ouest de Beyrouth, le président de l'OLP Yasser Arafat réagit violemment : il le qualifie de génocide et de crime contre l'humanité. Il réclame aussi des sanctions contre la "junte militaire israélienne", qu'il juge responsable du massacre.
Après le massacre de Sabra et Chatila, les rescapés de la tuerie, encore sous le choc de l'horreur, n'ont aucun doute : le commandant Haddad, le chef des milices chrétiennes du Liban libre, était à la tête des troupes qui ont commis ces exactions.
Quelques jours après les massacres de Sabra et Chatila, des doutes et des critiques s'expriment dans l'armée israélienne, qui avait facilité ces exactions. Témoignage sans concession de soldats basés à Beyrouth, qui soulignent la responsabilité, non pas des soldats, mais du gouvernement. L'un d'eux dit qu'il essaiera d'"oublier tout ça"
Le président de la République française François Mitterrand déplore avec force " le massacre des innocents Palestiniens qui bouleverse la conscience universelle" (il manque les deux premiers mots de sa phrase). En attendant l'action de l'ONU, il annonce l'arrivée sous trois jours d'un contingent de soldats international au Liban, auquel la France se joindra. Ce contingent a pour but de " contribuer au retour à la sécurité et au respect du droit des gens ".
Souad Srour El-Meri, rescapée des massacres des camps de Sabra et Chatila, commis au Liban en 1982, a déposé une plainte contre les autorités israéliennes et libanaises, tout comme les autres 23 témoins à charge dans cette affaire. Après un bref retour en images sur les victimes du camp, elle raconte très précisément ce qu'elle a vécu.
A l'occasion du transfert prochain des cendres de René CASSIN au Panthéon, l'historien Pierre NORA revient sur l'histoire du Panthéon ou "l'école normale des morts" et la notion de Grand Homme c'est à dire l'anti héros, l'homme de raison, celui incarnant les vertus de la société de la IIIème république.
L'historien Pierre NORA explique le concept et l'objectif de la nouvelle collection de poche intitulée "Collection Archives" de l'éditeur Julliard : mettre à disposition du lecteur moyen les documents d'archives d'origine et les grandes sources inédites utilisés par les historiens. Il prend pour exemple le Journal inédit écrit par l'anarchiste Ravacho -témoignage sur la misère de la fin du XIXème siècle- ou les Lettres des trafiquants au capitaine du vaisseau chargé du commerce triangulaire.
Les historiens dénoncent le fait que l'Etat français légifère sur le passé et se mobilisent contre les lois mémorielles. Le débat sur la légifération sur l'Histoire avait été relancé, il y a plus de 3 ans lorsque la loi imposait une lecture historique positive de la colonisation française. Le livre de Pierre Nora et Françoise Chandernagor "Liberté pour l'histoire" ravive la polémique. Est-ce à la loi d'écrire l'histoire ou aux historiens d'incarner notre mémoire ? Selon les historiens, cela remet en cause leur métier et leur liberté de création, il est inadmissible d'être jugé sur l'emploi de certains mots et valeurs. Interview de Marc FERRO, historien, de Pierre NORA, historien, et de Georges PAU-LANGEVIN, députée PS, Paris XXème.