Le collège Jacques MONOD accueillait hier Lucie AUBRAC. Son engagement pendant la Résistance était pour elle un acte citoyen. Elle a témoigné devant des classes de 3ème de son attachement à la citoyenneté dans la vie quotidienne, à la liberté et a parlé du départ en train de son amie Janine CREMIEUX, de PAPON. Elle se définit comme une marchande de liberté.
Lucie AUBRAC évoque la signification du titre de son livre "Ils partiront dans l'ivresse". Elle explique que ce titre correspond au message personnel de la BBC qui annonçait l'avion qui devait venir les chercher dans le Jura pour les conduire en Angleterre vers la liberté. Le livre couvre une période de 9 mois de résistance entre mai 1943 et février 1944. C'était la période de gestation de sa fille, la naissance des maquis après la période des réfractaires du Service du travail obligatoire, mais aussi le moment de la naissance des maquis et de l'unification de la Résistance.
Lucie AUBRAC était allée voir Klaus BARBIE et avait utilisé les valeurs de l'ennemi pour faire sortir son mari de prison. La morale était inversée. Tricher et mentir étaient des valeurs qu'il fallait utiliser pour tromper l'ennemi. Elle était enceinte et recherchait son fiancé, ce qui n'avait pas trompé Klaus BARBIE qu'elle a rencontré à deux reprises.
Lucie AUBRAC a rencontré des lycéens de Gap afin de leur parler de son expérience de la Résistance. Le reportage alterne les interviews de Lucie AUBRAC, de quelques lycéens. Elle croit profondément aux valeurs de la Résistance et pense qu'il faut doner aux jeunes suffisamment d'esprit critique et de jugement pour que la résistance soit un mot du présent et pas du passé.
Bernard PIVOT dessine le portrait du couple AUBRAC. Elle explique comment elle est devenue résistante. Elle ne pouvait pas accepter la situation. Il fallait s'opposer à l'occupant et au régime de collaboration qui travaillait avec l'occupant. Au début, c'était une opposition constante à un état de fait.
Lucie AUBRAC explique quel stratagème elle avait inventé pour faire évader son mari Raymond AUBRAC; elle avait réussi à le faire sortir de la prison pour se marier avec lui, ce qui avait permis de tendre une embuscade. Ils étaient 15 au cours de cette embuscade et ont réussi l'opération même si son mari a été blessé.