A Portsmouth, dans le sud de l'Angleterre, Margaret Ashton, une épouse de marin parti combattre aux Malouines, témoigne de son état d'esprit, un mélange d'inquiétude pour son mari mais aussi de patriotisme envers son pays : "Bien sûr, nous sommes inquiètes pour nos maris, mais les Malouines valent une guerre ! Jamais aucun dictateur ne nous mettra dehors... Nous ne sommes pas la petite nation que certains prétendent..."
Le collège Jacques MONOD accueillait hier Lucie AUBRAC. Son engagement pendant la Résistance était pour elle un acte citoyen. Elle a témoigné devant des classes de 3ème de son attachement à la citoyenneté dans la vie quotidienne, à la liberté et a parlé du départ en train de son amie Janine CREMIEUX, de PAPON. Elle se définit comme une marchande de liberté.
Lucie AUBRAC évoque la signification du titre de son livre "Ils partiront dans l'ivresse". Elle explique que ce titre correspond au message personnel de la BBC qui annonçait l'avion qui devait venir les chercher dans le Jura pour les conduire en Angleterre vers la liberté. Le livre couvre une période de 9 mois de résistance entre mai 1943 et février 1944. C'était la période de gestation de sa fille, la naissance des maquis après la période des réfractaires du Service du travail obligatoire, mais aussi le moment de la naissance des maquis et de l'unification de la Résistance.
Lucie AUBRAC était allée voir Klaus BARBIE et avait utilisé les valeurs de l'ennemi pour faire sortir son mari de prison. La morale était inversée. Tricher et mentir étaient des valeurs qu'il fallait utiliser pour tromper l'ennemi. Elle était enceinte et recherchait son fiancé, ce qui n'avait pas trompé Klaus BARBIE qu'elle a rencontré à deux reprises.
Lucie AUBRAC a rencontré des lycéens de Gap afin de leur parler de son expérience de la Résistance. Le reportage alterne les interviews de Lucie AUBRAC, de quelques lycéens. Elle croit profondément aux valeurs de la Résistance et pense qu'il faut doner aux jeunes suffisamment d'esprit critique et de jugement pour que la résistance soit un mot du présent et pas du passé.
Bernard PIVOT dessine le portrait du couple AUBRAC. Elle explique comment elle est devenue résistante. Elle ne pouvait pas accepter la situation. Il fallait s'opposer à l'occupant et au régime de collaboration qui travaillait avec l'occupant. Au début, c'était une opposition constante à un état de fait.
Lucie AUBRAC explique quel stratagème elle avait inventé pour faire évader son mari Raymond AUBRAC; elle avait réussi à le faire sortir de la prison pour se marier avec lui, ce qui avait permis de tendre une embuscade. Ils étaient 15 au cours de cette embuscade et ont réussi l'opération même si son mari a été blessé.
Interview de Raymond AUBRAC, ancien résistant, à l'annonce de la mort de Paul TOUVIER, l'ancien chef de la milice à Lyon : "J'ai un contentieux personnel avec Touvier qui faisait la chasse aux résistants et aux juifs et à cause de qui mes parents ont été arrêtés et sont morts à Auschwitz. "
Devant des éléves des collèges de la région de Tours Raymond AUBRAC a répondu à une question d'un collégien qui s'interrogeait sur l'idée de la résistance en 2010. Comment résister en 2010 ? Raymond Aubrac a répondu qu'il faut observer ce qui se passe, essayer de savoir ce qui se passe dans la société qui nous entoure et résister aux injustices. Réactions des collégiens et collégiennes impressionées par son témoignage et qui peuvent confronter ce qu'on leur apprend dans les livres et ce que les résistants ont vécu.
Raymond AUBRAC , ancien résistant à Lyon dans le mouvement Libération-Sud , raconte sa première rencontre avec Jean MOULIN, alias Rex, chargé par le Général De Gaulle d'organiser l'unité des mouvements de résistance de la zone sud.
Les questions autour de la Résistance ont changé. Il y a une vingtaine d'années il était interrogé sur l'angle far west, les embuscades, les armes, les coups. Aujourd'hui, la question récurrente se situe autour des motivations. Pourquoi s'engageait-on et pourquoi restait-on dans la Résistance quand ça devenait dangereux ? Son témoignage a changé. Les résistants étaient des volontaires, des désobeissants des patriotes et des rebelles. Mais, c'étaient aussi des optimistes ce qu'il rajoute aujourd'hui. C'est sans doute ce dont les jeunes manquent et ils ont besoin qu'on le leur dise.
Raymond AUBRAC évoque les attaques de Klaus Barbie qui continue à attaquer les résistants. Il est le seul survivant de la réunion de Caluire où Jean MOULIN a été arrêté. Pour lui, c'est René HARDY, il en est convaincu, qui a trahi et permis l'arrestation de Jean Moulin.
Raymond AUBRAC se souvient de sa première rencontre avec Jean Moulin qui lui avait montré l'ordre de mission du général de Gaulle signé de la main du général. Dans la classe du lycée Voltaire Raymond AUBRAC reconnaît que les élèves ont le droit de demander des explications sur la Résistance, ce qu'il fait très volontiers.
Raymond AUBRAC raconte les premiers pas de sa femme Lucie dans la Résistance; Lucie AUBRAC était partie avec de la craie pour faire des inscriptions sur les portes. Quelques jours après il participait à ce "jeu". Ils étaient alors très jeunes. Le pays était alors dans un chaos total.
Procès de Nuremberg : comparution de Otto Ohlendorf (39 ans), un des anciens responsables des Einsatzgruppen ("Groupesd'intervention"), unités chargées de "liquider" les ennemis du Reich (communistes, Juifs, partisans) à l'arrière du front, lors de l'invasion de l'URSS, à partir de juin 1941. Il fut un des principaux artisans de la "Shoah par balles" en Ukraine (sujet en VO).
Le directeur du Mémorial de Caen, Stéphane Grimaldi est allé chercher à Paris, dans les locaux de l'association "Yahad in Unum " ("Ensemble", en hébreux et latin), 152 objets de la "Shoah par balles" retrouvés dans des fosses communes en Ukraine, lieu de massacres à grande échelle (1,5 million de victimes), entre 1941 et 1944, durant la Seconde Guerre mondiale. Interview d'un membre de l'association, et de Stéphane Grimaldi.
Procès de Nuremberg, audience du 3 janvier 1946, avec la comparution, en tant que témoin, de Otto OHLENDORF (39 ans), un des anciens responsables des Einsatzgruppen ("Groupesd'intervention"), unités chargées de "liquider" les ennemis du Reich (communistes, Juifs, partisans) à l'arrière du front, lors de l'invasion de l'URSS, à partir de juin 1941. Il fut un des principaux artisans de la "Shoah par balles" en Ukraine, dans son rôle de commandant de l'Einsatzgruppe D, responsable de 90 000 assassinats, essentiellement des Juifs, hommes, femmes et enfants. Il ne manifesta aucun remord et affirma qu'il n'avait fait que son devoir... En 1948, lors du procès des Einsatzgruppen, durant lequel il était le principal accusé, il fut condamné à mort pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, et exécuté par pendaison trois ans plus tard (document MUET).
Sur le plateau de Josy Eisenberg, le père Patrick Desbois, qui a enquêté sur place pendant 10 ans, parle de la "Shoah par balles" en Ukraine durant la Seconde Guerre mondiale. Il donne des détails glaçants sur les massacres, et évoque la complicité de certains Ukrainiens : "C'était une balle par Juif, pas plus, et de dos... Certaines victimes n'étaient donc que blessées, puis enterrées vivantes... Les bébés et les vieillards étaient systématiquement jetés vivants dans les fosses... Les nazis, la police allemande, la gendarmerie allemande, et la Wehrmacht, agissaient parfois avec la collaboration et la complicité de la police ukrainienne..."
En plateau, face à Marie Drucker, le père Patrick Desbois, qui a enquêté sur place et écrit un ouvrage sur le sujet, évoque les témoignages qu'il a reçus des vieux habitants sur la "Shoah par balles" en Ukraine, durant la Seconde Guerre mondiale, à partir de 1941...
Depuis le Mémorial de la Shoah, à Paris, face à Elise Lucet, Simone Veil, présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, et le Père Patrick Desbois, qui a enquêté pendant 10 années en Ukraine sur la "Shoah par balles", évoquent cette tragédie encore très mal connue, près de 70 ans après les faits. Considérant notamment que le chiffre généralement retenu par les historiens de 1,5 à 1,8 million de Juifs exécutés sommairement en Ukraine, de 1941 à 1944, et jetés dans des fosses communes improvisées, est certainement encore pour le moment sous-estimé, toutes les fouilles n'ayant pas encore été entreprises...