La guerre d’Algérie anime les débats au sein de la vie intellectuelle française. Dans nos archives, retrouvez les paroles de Raymond Aron sur son pamphlet politique La Tragédie Algérienne, de Germaine Tillion sur son rôle de médiatrice, ou encore de François Mauriac sur l'autodétermination.
1954 -1962 : guerre d'Algérie, les intellectuels
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Interviewé, le philosophe Raymond Aron parle des reproches faites à l'encontre de son livre "La Tragédie Algérienne", qu'il considère comme un pamphlet politique : "...on me reprochait d'accepter l'indépendance algérienne et de justifier l'indépendance algérienne par des nécessités contraignantes...".
Le livre de l'écrivain François Mauriac, "Le Nouveau bloc-notes 1961-1964", traitant de la guerre d'Algérie, a paru. Interviewé, François Mauriac revient sur une partie du livre, concernant les Pieds-noirs et l'OAS. Il explique, tout en condamnant les violences commises par l'OAS : "...il faut aussi reconnaître que nous ne les avons pas assez compris, que nous ne sommes pas assez entrés dans leur drame, que nous ne nous sommes pas mis assez à leur place...".
Interviewée, Germaine Tillion parle de la guerre d'Algérie, au moment où, en 1957, elle est envoyée en mission par le Gouvernement français. Elle revient sur la pensée que lui a inspiré sa rencontre avec le chef FLN, Yacef Saâdi, en pleine bataille d'Alger, en juillet 1957. Elle explique : "...je suis partie avec la pensée qu'il fallait faire une décélération de la violence (...), à ce moment-là, on faisait baisser le niveau de tensions et on pouvait négocier, on pouvait parler...".
Interviewé, le journaliste Jean Daniel revient sur son engagement politique au commencement de la guerre d'Algérie et ses début à L'Express : " ... à ce moment-là, j'étais dans toute l'équipe de L'Express, porteur du drapeau de la négociation avec les Algériens".
Interviewé, le philosophe Raymond Aron, fait référence à son livre "La tragédie algérienne", écrit en 1957 et sa mauvaise utilisation par le sénateur américain John-Fitzgérald Kennedy. Il explique s'être entretenu avec Kennedy à ce sujet : "...j'en avais été fâché, parce que je trouvais que moi, citoyen français, j'avais le droit d'exprimer mon opinion favorable à l'indépendance algérienne, mais que lui sénateur américain n'avait qu'à se mêler de ses affaires...".
Interviewé sur l'autodétermination de l'Algérie après avoir écrit "Le Nouveau bloc-notes 1961-1964", l'écrivain François Mauriac dit à propos de l'indépendance : "... les Français ont mis beaucoup de temps à l'admettre et à y croire (...), nous avons tous été victimes de, au fond de ce mensonge initial qui nous avait fait apprendre en classe, que l'Algérie c'était la France...".
Interviewé, le philosophe Paul Ricoeur revient sur sa position de l'époque, favorable à l'indépendance de l'Algérie : "...nous avons été désignés comme les chers professeurs qui avons pris partie très tôt pour l'indépendance de l'Algérie et c'est pourquoi ce que cette indépendance a produit me tourmente...".