En plateau face à Jean-Pierre ELKABBACH, Henry KISSINGER (ex-Secrétaire d'Etat des Etats-Unis dans les administrations NIXON et FORD) juge son bilan international, notamment sur la guerre froide et au Proche-Orient, en évoquant le Congrès de Vienne (1814), et en considérant "qu'il est toujours difficile de connaître l'impact à long terme de quelqu'un et de son action... Il ne faut pas faire un bilan trop tôt..."
Sur le plateau de Bruno MASURE, l'ex-Secrétaire d'Etat américain Henry KISSINGER évoque la diplomatie française et le processus de paix au Proche-Orient, avec notamment le Premier ministre israélien Benyamin NETANYAHOU qu'il juge "pas dangereux mais inexpérimenté", en considérant que la seule solution possible dans la région est celle des deux Etats avec une cohabitation entre Israël et les Palestiniens, sinon "il n'y pas de victoire possible..."
Henry KISSINGER (conseiller à la Sécurité nationale des Etats-Unis dans l'administration NIXON) évoque son rapport à la diplomatie (en français) : "Pour moi, la diplomatie est une affaire de patience, de précision et surtout de conception... Je n'aime pas la dramatisation, je n'aime pas dramatiser..." Ses propos sont confirmés par une collaboratrice : "Il est très sympathique, très amusant... Il y a une atmosphère très sérieuse, mais il n'est pas sérieux..."
Henry KISSINGER (ex-Secrétaire d'Etat des Etats-Unis dans les administrations NIXON et FORD) évoque le rapport à la vérité et au mensonge en diplomatie et dans les négociations internationales. Il considère que le mensonge n'est jamais une solution viable à long terme car à ce niveau de responsabilités, on rencontre tout le temps les mêmes interlocuteurs sur la scène internationale, et si on a la réputation d'un menteur, ça se sait vite et vous décrédibilise...
Reportage. Rencontre avec Emmanuel Le Roy Ladurie qui s'exprime sur l'évolution du climat qui n'a pas beaucoup changé depuis l'époque des Gaulois mais qui a beaucoup évolué depuis l'homme de Cromagnon. Mais les scientifiques alertent sur le réchauffement climatique causés par les activités humaines.
L'historien Emmanuel Le Roy Ladurie s'est orienté ces dernières années vers l'histoire du climat dans laquelle il fait autorité. Il publie un ouvrage sur les évolutions du climat en France de 1860 à nos jours. C'est le dernier tome d'une trilogie.
Emmanuel Le Roy Ladurie est interviewé par Bernard PIVOT à propos de son livre "Montaillou village occitan de 1294 à 1324". En 1320, l'évêque de Pamiers Jacques Fournier a fait une sorte d'enquête policière qui lui a permis de connaître sous ses aspects les plus intimes la population constituée d'hérétiques cathares de ce village ariégeois. Cette enquête a été conservée.
Déclaration du ministre de la Santé et de l'Action Humanitaire, Bernard KOUCHNER, de retour de Somalie où sévit une terrible famine du fait de la guerre civile : "Il ne faut pas établir un hit parade de l'horreur. Il ne faut pas qu'un malheur en cache un autre. Il faut agir en Yougoslavie et en Somalie. En Somalie c'est beaucoup plus facile. Ce que j'ai vu est indescriptible. Nous risquons de ne pas passer de l'indignation à l'action...Il ne faut pas se contenter d'être voyeurs (par télévisions interposées)".
Une dramatique famine sévit en Somalie où la guerre civile a empêché les semailles et par conséquent les récoltes. De plus, les deux chefs des bandes rebelles rivales s'opposent à l'acheminement de l'aide humanitaire et à sa distribution qui devait être assurée par l'ONU. Les journalistes se sont rendus à Baidoa, dans le sud du pays où affluent les populations affamées. François GRUNEWALD du CICR explique les tentatives d'aide à la population, les problèmes de logistique et d'approvisionnement. Bernard KOUCHNER, ministre français de la Santé et de l'Aide Humanitaire s'est rendu sur place pour mettre en place une aide humanitaire d'urgence. Quatre millions de somaliens sont menacés de famine et 500 enfants meurent chaque jour. Des scènes de violence quotidienne, de miliciens armés patrouillant et d'une distribution alimentaire sont commentées par les journalistes.
Rony BRAUMAN, président de Médecins sans frontiére dénonce les brutalités des casques bleus au cours des affrontements entre partisans du général Farah Aidid et les casques bleus à Mogadiscio. Il remet violemment en cause la mission de l'ONU en Somalie : "Au départ, c'est un engagement militaro-humain. Il est devenu de moins en moins humanitaro et de plus en plus militaire. Aujourd'hui c'est devenu inacceptable, des troupes tirent sur des manifestants, sur des civils, sur des hôpitaux et ils arrivent même à agresser des équipes humanitaires et des journalistes." En signe de protestation contre cet amalgame entre intervention militaire et aide humanitaire, MSF quitte le pays. Si la famine a été en grande partie résorbée, les combats font encore de très nombreuses victimes. Les personnels des ONG risquent actuellement leur vie, bien plus qu'auparavant, car les troupes armées somaliennes les confondent avec les soldats de la force internationale considérée comme une armée d'invasion.
Après des mois de négociation, l'ONU commence à envoyer des casques bleus en Somalie. Mohammed SAHNOUN, l'ambassadeur des Nations Unies inspecte le camp des 500 casques bleus pakistanais installé en bordure de Mogadiscio. Leur mission se limite à sécuriser les convois humanitaires dans le port, afin d'éviter les pillages. L'envoyé spécial John Paul LEPERS précise que la mission onusienne n'est pas de rétablir l'ordre dans la capitale somalienne. Il explique : "comme nous les journalistes, comme les organisations non gouvernementales, les Nations Unies doivent faire appel pour leur protection à ceux-là même qui font régner le chaos à Magadiscio". Les observateurs des Nations Unies, en place depuis deux mois, ont quant à eux pour mission de contrôler le cessez-le-feu le long de la ligne de démarcation et parlementer avec la population. Un habitant de Mogadiscio conclue : "Les Nations Unies peuvent apporter la paix, si, et seulement si, elles collaborent avec tous les leaders des différentes factions."
A Mogadiscio, des hommes en colère crient au terrorisme contre les forces des Nations Unies. Depuis quelques jours, les frappes aériennes de l'ONU font des victimes parmi la population civile. Lors de sa conférence de presse au quartier général de l'ONU, le lieutenant colonel Kevin MC GOVERN, chef des renseignements militaires, s'explique sur la destruction d'un lance-roquettes. C'est un mensonge confirmé par le journaliste, qui fait le parallèle avec la propagande de l'armée américaine en cours durant la guerre du golfe. L'envoyé spécial Dominique DERDA explique que l'opération onusienne en Somalie est contrôlée par les américains. Cependant, parmi les militaires étrangers engagés, les soldats pakistanais se sont "illustrés" récemment en mitraillant une foule de manifestants.
C'est la fin de l'opération "Restore Hope" pour les soldats américains, qui sont remplacés par les casques bleus de l'ONU. L'intervention militaire a permis de stopper la famine, mais pas la guerre civile. Mogadiscio est en état de siège, les bandes rivales s'affrontent toujours et la population semble vouloir le départ des militaires. Les somaliens interrogés déporent les bavures et les violences de soldats internationaux à l'égard de la population civile. Le journaliste conclue en disant que l'intervention des Nations Unies est un échec complet à ce jour.
Lazare Rachline dit ne s'être jamais considéré comme juif avant la seconde guerre mondiale. Il s'inquiétait des persécussions de la communauté juive en Allemagne ou en Russie, mais n'a vécu personnellement l'antisémitisme qu'une fois confronté aux lois raciales : durant sa captivité en Allemagne en 1940, où les soldats allemands séparaient les juifs des autres prisonniers de guerre ou à son retour en France, une fois évadé, devant les fonctionnaires du régime de Vichy. D'une certaine manière, c'est l'antisémitisme qui l'a conduit à se sentir juif.
Dans l'Indre, 600 passionnés venus de toute l'Europe ont revêtu des costumes d'époque, de Grognards et autres, afin de reconstituer une bataille de l'Empire. Témoignage de participants.
Récit de la reconstitution historique de la bataille de Waterloo, sur les lieux mêmes de l'évènement, en Belgique, à l'occasion du bicentenaire du dernier fait d'armes de l'Empereur. Et (cette fois) le succès était au rendez-vous, avec 60 000 spectateurs s'étant déplacés afin de voir les 5 000 figurants passionnés de cette parfaite reconstitution. Micro-trottoir de spectateurs, et interview de Frank Samson, avocat et sosie "officiel" de Napoléon 1er.
Chaque année, les admirateurs de l'Empereur font le voyage à l'île d'Elbe, sur ce petit territoire italien entre l'Italie et la Corse qui fut le premier exil de Napoléon 1er avant son retour en France, une sorte de pèlerinage où l'émotion est souvent au rendez-vous... Témoignage de Giuseppe Battaglini (historien) et de Marcello Anastasi et Miguel Moutoi (pèlerins-passionnés en costume d'époque).
Rencontre avec un collectionneur et passionné du Premier Empire. Non seulement ce retraité des Arts et Métiers possède une collection de soldats de plomb de 300 000 figurines (!), mais il s'est en plus offert la plus ancienne fabrique artisanale de soldats de plomb de France afin d'empêcher sa disparition. Interview de l'intéressé, Edouard Pemzec.