David Ben Gourion : "Jadis mon rêve c'était de voir un demi million de juifs en Israël". L'idéal des pionniers à l'origine de la création de l'état d'Israël n'a pas été encore réalisé, mais l'ancien chef d'état pense qu'il est faisable : faire qu'Israël devienne "l'alliance du peuple et la lumière des nations". Les juifs vivant en diaspora ont besoin de l'existence d'Israël pour ne pas disparaître.
L'historien Georges Corn revient sur l'histoire du Proche Orient. A la fin de la première guerre mondiale, l'empire Ottoman, dont la légitimité était fondé sur l'islam, s'effondre. Les entités arabes qui naissent du démembrement de l'empire vont pour la plupart s'inscrire dans des problématiques de type laïques. Dans le même temps, le mouvement sioniste vise la création d'une terre juive en Palestine. Ces logiques antagonistes ne peuvent plus se rencontrer dans cette partie du Moyen Orient. Plus tard, la résurgence d'identités islamiques va entrer en opposition avec l'identité juive, incarnée par l'état d'Israël." Pour lui, le droit international est inapplicable au Moyen Orient depuis 1917 : "à partir du moment où l'on est en mystiques religieuses, on ne peut plus faire du droit qui est essentiellement laïc".
A la question : existe-t-il un dénominateur commun à tous les juifs du monde en dehors de la religion, David Ben Gourion répond : "la dignité que leur apporte Israël". Il se souvient avoir rencontré un juif américain qui craignait que la création de l'état d'Israël cause des problèmes à la communauté juive des Etats-Unis, et qui plus tard lui a avoué que cela leur avait "apporter un surcroit de dignité". La guerre des 6 jours et l'hostilité des pays arabes avaient fait craindre la disparition de l'état d'Israël, même au plus haut niveau. Il conclue en disant que très peu de juifs, en dehors de quelques communistes ou de personnes très fortunées, s'opposent à Israël.
Présentation de la colonie française de Neve Ilam ("Le foyer des chênes"), en Palestine, près de Jérusalem, fondée par des jeunes Juifs immigrés français. Sorte de "kibboutz français".
Sur le plateau du Golan, à la frontière syrienne, région annexée par Israël depuis la guerre des Six Jours, témoignage d'une jeune femme, habitante d'un kibboutz, sur les motivations des citoyens israéliens qui font le choix de venir s'installer sur ce territoire. Ses propos sont illustrés par des images du kibboutz.
A Jérusalem, un père de famille, Juif pratiquant, explique en quoi la vie en kibboutz est selon lui la représentation d'une grande famille communautaire, rappelant ainsi la vocation socialiste du kibboutz : "Je vois tout le kibboutz comme une grande famille étendue, à l'intérieur de laquelle la petite famille, la cellule familiale, a la possibilité de se développer pleinement"
Un couple de Juifs français témoigne de sa vie récente passée dans un kibboutz à son arrivée en Israël. La femme regrette cette époque ("J'aimais beaucoup la vie au kibboutz, j'en ai la nostalgie, j'y aurais bien vécu toute ma vie, et j'y retournerais si mon mari était d'accord..."), mais l'homme est nettement plus réservé : "Moi, j'en avais marre... Je voulais une vie à moi, voir mes enfants comme je le voulais... J'étais obligé de suivre le mouvement du kibboutz, de manger dans la salle à manger commune... Tous les loisirs étaient dans l'enceinte du kibboutz, sans possibilité de sortir... Il y avait des avantages mais aussi des inconvénients..."
En Israël, dans le kibboutz de Baram, interview de l'historien Elie Ben Gal qui explique en quoi sionisme, judaïsme et vie collective ne constituent qu'un seul projet, à savoir l'avènement d'un homme nouveau débarrassé de l'individualisme et de la course au profit et à l'argent caractérisé, selon lui, par le monde occidental mais aussi par l'Etat moderne d'Israël. D'où la solution du kibboutz qui conserve l'idéalisme du travail manuel et le refus de l'exploitation de l'homme par l'homme : "Selon les Pères, un homme doit se nourrir de son travail... Le Judaïsme est un style de vie, c'est une civilisation globale de l'attitude de l'homme face à sa conscience et face à ses frères..."
Rencontre avec un membre d'un kibboutz, originaire d'Alger. Il raconte son parcours depuis son arrivée en Israël, et fait part des difficultés rencontrées lors des débuts : "J'ai reçu une éducation très religieuse dans laquelle Israël jouait un grand rôle, comme Terre promise... Notre vie au début était très primitive, ni eau, ni électricité, ni route, et nous habitions sous la tente..."
Au Liban, à Beyrouth, répondant à l'appel d'un comité arabe à l'entraide à la Palestine, des manifestants se sont rassemblés pour proclamer l'arabisme de la Palestine et protester contre le partage du pays entre juifs et arabes. Le président du conseil, M. Riad SOLH, a donné l'accord de son gouvernement pour apporter aide et secours aux palestiniens.
Après la décision de l'ONU de partager la Palestine et de créer un état juif, la population arabe a réagi violemment et des troubles ont éclaté à Jérusalem. La population des quartiers juifs a commencé à fuir devant les exactions et les incendies.
"Les palestiniens, au sens figuré et au sens réel, ont vécu la disparition de leur patrie comme une noyade". Elias Sanbar, rédacteur en chef de la revue d'études palestiniennes, revient sur l'impact de la dispartion de la Palestine après l'expulsion par la force, d'une très grande partie de la population autochtone en 1948. Le mot même de palestinien n'est plus utilisé pendant longtemps, devenu une abstraction. Il est remplacé par "réfugiés" ou "arabes d'Israël".
Le problème des réfugiés palestiniens débute avec la création de l'état d'Israël. Si l'exode débuté en mai 1948 à la suite de tueries, devait être temporaire, au moment de l'armnistice, il avait 500 000 palestiniens réfugiés dans les pays arabes voisins. Pour l'UNRWA, l'office des Nations Unies en charge des réfugiés de Palestine dans le Proche Orient, le statut de réfugié est attribué à une personne, ou à son enfant, qui avait sa résidence en Palestine au moins deux ans avant le conflit de 1948 et qui a perdu son foyer et ses moyens de subsistance. Il y a 1,3 millions de réfugiés palestiniens répartis dans des camps de réfugiés à Gaza, en Syrie, en Jordanie et au Liban. Des images de réfugiés traversant le Jourdain illustrent les explications du journaliste.
Répondant à la question du journaliste, Bassma Kodmani, chercheuse à l'Institut Français de Relations Internationales, s'exprime à propos des diasporas juives et palestiniennes. L'expérience des palestiniens en exil, depuis la création de l'état d'Israël en 1948, se rapproche de ce qu'ont vécu les communautés juives en Europe au début du 20ème siècle : une situation sociale favorable à certains moments, alternant avec des périodes d'insécurité et des persécutions, et un besoin fondamental d'une "patrie morale". Les autorités palestiniennes ne souhaitent pas le retour de tous les palestiniens sur leurs terres. Ils veulent s'organiser comme un état qui dépendra beaucoup de sa diaspora, comme peut le faire Israël.
La guerre fait rage entre les troupes juives et les armées arabes. A Amman en Transjordanie les armées irakienne et jordanienne se sont mises en marche avec l'accord du roi Abdallah. Les troupes transjordaniennes sont entrées dans Jérusalem pour venir soutenir les populations arabes après la proclamation de l'état d'Israël.
Des images des convois militaires défilant à Amman et traversant le Jourdain jusqu'à Jérusalem sont commentées en voix off.
La marche pour l'égalité contre le racisme, partie de Marseille dans une relative indifférence, arrive à Paris. Au cours du trajet le nombre de marcheurs s'est accru. Interview d'une jeune femme enthousiaste qui "attend un monde meilleur".
Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, l'assaut naval des troupes alliés est lancé sur les côtes varoises. Des combattants français et américains débarquent sous le commandement du général de Lattre de Tassigny.
Agadir. Suite au séisme du 29 février 1960, des marins de la base aéronavale française et des soldats de l'Armée royale marocaine sont à pied d'oeuvre pour tenter d'extirper des survivants des décombres et organiser l'évacuation des blessés vers l'hopital.
Evacuation d'Agadir suite au violent séisme qui a ravagé la ville le 29 fevrier 1960. Le roi MOHAMMED V et son fils Moulay HASSAN rendent visite aux rescapés réfugiés dans un camps de toile. Aide humanitaire internationale.