Retour sur l'histoire du camp d'internement et de transit de Drancy où des dizaines de milliers de Juifs ont été transférés avant d'être déportés vers les camps de la mort nazis, notamment Auschwitz, durant la Seconde Guerre mondiale. Commentaire sur images factuelles et images d'archives en alternance avec les témoignages de Esther SENOT (ancienne déportée, 14 ans à l'époque), et de Charles PARENT (ancien déporté, 21 ans à l'époque).
La cité de la Muette, à Drancy, en Seine-Saint-Denis, a été durant la Seconde Guerre mondiale un camp d'internement et de transit pour des dizaines de milliers de Juifs avant qu'ils ne soient déportés dans les camps de la mort nazis, notamment à Auschwitz. Aujourd'hui, le lieu a retrouvé sa vocation initiale, à savoir une cité HLM où vivent des habitants encore témoins des marques du passé. Témoignage d'un historien, d'un ancien habitant de la cité après la guerre, alors enfant ("J'allais à l'école dans la cité de 7 à 11 ans, mais on ne m'a jamais parlé de ça...") et d'une jeune habitante actuelle ("Je passe souvent devant les plaques... Je pense aux images qu'on voyait dans les livres d'histoire...").
La cité de la Muette, à Drancy, en Seine-Saint-Denis, a été durant la Seconde Guerre mondiale un camp d'internement et de transit pour des dizaines de milliers de Juifs avant qu'ils ne soient déportés à Auschwitz. Aujourd'hui, le lieu a retrouvé sa destination initiale, à savoir une cité HLM, mais 70 ans après, il reste encore des traces de la tragédie, notamment dans les caves de la cité. Témoignage sur place de Jacques ALTMANN (89 ans, ancien déporté), et de Raphaël CHEMOUNI (président du centre historique du camp de Drancy) qui visite les caves, et micro-trottoir d'habitants.
Sur les lieux mêmes du camp d'internement de Drancy, antichambre de la déportation des Juifs vers les camps de la mort nazis, Yves JOUFFA raconte son arrestation, son arrivée au camp, parle des conditions de détention dans cette cité HLM transformée en prison, notamment du manque de nourriture chronique qui y régnait, et de la façon dont il a échappé miraculeusement à la déportation.
Sur les lieux mêmes, Georges WELLERS (Amicale des Déportés d'Auschwitz) évoque les conditions de vie au camp de Drancy, où se mêlaient désespoir, avec de nombreux suicides d'internés, mais aussi espoir et résistance avec, fait méconnu, une tentative d'évasion collective par un tunnel qui fut malheureusement découvert par les autorités alors qu'il ne restait plus que 3 mètres à creuser vers la liberté...
En 1940, les bâtiments de la cité de la Muette, à Drancy, à peine terminés, qui n'ont jamais été habités, servent de camp d'internement pour des communistes et des prisonniers de guerre anglais, puis à partir d'août 1941, le camp de Drancy fonctionne comme une antichambre de la mort à moins de 10 km de Paris, l'administration de Vichy ayant décidé d'y interner les Juifs promis à la déportation. Après les rafles, c'est dans des bus de transport urbain qu'ils sont conduits à Drancy, dépouillés de tout, parqués et gardés par des policiers français du régime de Vichy aux ordres des Allemands. Nathan PROCHOWNICK, ancien déporté, se souvient, bouleversé... Il a vu arriver ses parents, ses petits frères et soeurs... Tous morts en déportation... Sur plus de 65 000 Juifs déportés depuis Drancy vers les camps de la mort, notamment Auschwitz, seuls 3 % reviendront en France....
63 000 personnes, essentiellement juives, ont transité par le camp d'internement de Drancy, dans le Nord de Paris, entre l'été 1941 et l'été 1944, avant déportation vers les camps d'extermination nazis, notamment Auschwitz. André ULLMO, 30 ans à l'époque, resté plusieurs mois à Drancy, fait le récit de la libération du camp. Ses propos sont illustrés par des photos et images d'archives.
Interview d'Annette WIEVIORKA, historienne membre de la mission MATTEOLI : "Dans le camp (de Drancy) fut ouverte une caisse du camp où étaient enregistrés les sommes ou les objets que les détenus déposaient. Un certain Maurice KIFFER tint avec minutie la comptabilité de ces caisses. A la libération, seule une partie infime des ayants-droit, des détenus et des déportés a pu réclamer son argent. " 177 comptes sur plusieurs milliers ont été restitués, ce qui est dérisoire.
Témoignage du Docteur DREYFUS sur le camp de Drancy, et les trains de déportation. Il parle aussi de la déportation des enfants. Long plan sur les immeubles de Drancy.