A l'approche de Noël, la consommation de volailles et de crustacés est en hausse au Marché d'Intérêt National de Rungis. Les produits traditionnels reviennent, et certains prix montent en flèche. L'effervescence gagne les pavillons des volailles et de la marée, comme le confirment grossistes et acheteurs : Gérard Mothu, traiteur, Christian Roos, et Michel Reilhe, grossistes
Le restaurant Le Saint Hubert est une véritable institution à Rungis. Cette brasserie, tenue depuis vingt ans par Michel Soulenq, sert les milliers d'employés du marché international de Rungis entre minuit et la fin d'après midi, notamment ceux travaillant au pavillon des viandes. C'est le plus gros débit de cafés de France, avec 2500 tasses servies chaque jour. A toute heure, il est possible de manger au comptoir un sandwich ou d'avaler une entrecôte frites. Les serveurs doivent tenir le rythme car les clients n'aiment pas attendre. Les habitués y font une pause ou finissent une négociation. "Tout le monde est sur un pied d'égalité. On a toutes les couches sociales confondues" affirme avec fierté son gérant.
Monsieur Grasset présente le marché des fleurs et des plantes de Rungis, ses horaires et son fonctionnement. Il avoue qu'il est parfois difficile de concilier les intérêts des producteurs, des grossistes et des fleuristes détaillants. Trois familles de professionnels se partagent le marché de la fleur coupée à Rungis. Une grande partie des fleurs proviennent du sud de la France, mais les grossistes du midi importent également des fleurs de Hollande ou de pays d'Outre mer pour les espèces exotiques.
Après l'arrivée de la marchandise à minuit, les grossistes du secteur des produits de la mer doivent la trier, calculer les prix, pour être prêt pour la vente qui débute à deux heures du matin. La construction du nouveau pavillon de la Marée, avec ses 26 000 mètres carrés aux normes européennes, inaugurée en janvier 2004, a modifié leurs conditions de travail. Ils disent que le métier est devenu plus sérieux, qu'ils ne peuvent plus se retrouver dans les cafés de Rungis comme avant. Un des doyens, qui a connu les anciennes halles de Paris, raconte que le travail est physiquement moins dur que par le passé. Chaque année, environ 100 000 tonnes de poissons et crustacés transitent par le marché de Rungis. Les images de grossistes au travail, alternent avec les interviews de Laurent Péan, Adelino Nunes et Jean Louis Manzetti.
Le chef étoilé Jacques Le Divellec s'approvisionne au marché de Rungis. Il connait ses fournisseurs bretons du pavillon de la marée depuis des années. Acheteur privilégié et fin connaisseur, les grossistes lui réservent les meilleures produits et préparent avec soin ses commandes. Il conclue en décrivant le pavillon de la marée de Rungis comme "le plus grand port d'Europe... même à Tokyo ce n'est pas comme çà!"
Le marché de Rungis connait un succès croissant comme lieu de visite touristique. Un groupe de touristes coréens suit le guide qui les mène du secteur de la fromagerie à celui des fruits et légumes. Chaque mois, il y a environ 1500 touristes qui visitent le plus grand marché de produits frais du monde. La journaliste recueille les impressions du guide Michel Lartigue et d'un vendeur.
L'armée et les CRS sont aux portes de Rungis pour éviter que les agriculteurs n'en fassent le blocus. Dans le secteur de la viande, en prévision du blocage, les horaires de chargement ont été avancées, mais les professionnels ne sont pas inquiets. Depuis l'installation du Marché International à Rungis, personne n'a jamais réussi à en bloquer l'accès. Interviews de Guy Eschalier, président du syndicat des grossistes en viande et de Christian Pépineau, président de la chambre des syndicats grossistes de fruits et légumes.
A Rungis, il n'y a aucun prix affiché sur les marchandises. Les grossistes négocient les prix avec leurs clients au cas par cas et ce, de manière très discrète et secrète. Pierre d'Arco, grossiste en poissons, en explique le principe. Cependant, certains produits ne se marchandent pas, comme les huîtres. A la période des fêtes de fin d'année, les prix peuvent doubler, voire tripler.
"Ici on trouve de tout". Au marché de Rungis, on trouve tous produits alimentaires du quotidien, mais également quelques mets plus surprenants, tels que de la viande de bison, des meules noires de fromage affinées en grotte naturelle de 100 kilos, des énormes pinces de crabes d'Alaska, des citrons "main de Bouddha". Il existe également un bric à brac d'objets décoratifs, avec un surprenant vélo pousse-pousse du Rajastan déniché pari un vendeur.
Le nouveau marché de gros vient d'ouvrir ses portes à Rungis dans le Val de Marne. Les infrastructure modernes permettent à tous les commerçants de disposer d'un "carreau", un espace de vente délimité au sol, relié par un monte-charge au quai de livraison au sous-sol et d'un bureau au 1er étage. Les achats des clients sont pesés sur bascule électronique et l'ordinateur édite une facture pour le client afin qu'il la règle à la caisse. Un commerçant fait la visite guidée de toutes ses installations et parle du premier jour de l'ouverture de ce nouveau marché international. Le journaliste filme une discussion entre un maraîcher et son client.