La cour d'appel de Rennes a condamné Henri EMMANUELLI, ancien trésorier du PS, à 18 mois de prison avec sursis et 2 ans de privation de droits civiques, dans l'affaire Urba touchant au financement du PS. Lors d'une conférence de presse, Lionel JOSPIN, dénonce une inégalité de traitement de la justice : "Nous constatons que le Parti Socialiste est frappé à un moment où sont systématiquement enterrées des procédures qui concernent le financement de partis politiques de la majorité...(...) Nous pensons que cette façon de frapper exclusivement le PS n'est peut-être-pas sans rapport avec le fait qu'il est la force centrale de l'opposition dans notre pays."
Le ministre de l'intérieur Nicolas SARKOZY a été accueilli à l'école nationale de la magistrature par une manifestation des syndicats des magistrats. Evelyne SIRE MARIN, présidente nationale du Syndicat de la magistrature, dénonce cette visite : "Nous pensons que dans une démocratie, la justice doit être libre et indépendante, et M. Sarkozy n'est pas le chef de la justice !" Nicolas SARKOZY rétorque avec sarcasme : "Est-ce que vous croyez que c'est parce que je vais venir passer 2 heures avec ces jeunes futurs magistrats qu'ils vont perdrent leur indépendance ?"
A l'occasion d'un déplacement à Orléans, le président Nicolas SARKOZY s'est exprimé devant les forces de l'ordre sur le meurtre de la jeune Laëtitia en Loire-Atlantique par un récidiviste. Il a évoqué des dysfonctionnements de la police et de la justice et promis des sanctions provoquant ainsi la colère de magistrats. Commentaire sur images factuelles alternant avec la déclaration du président Nicolas SARKOZY et avec l'interview de Christophe REGNARD, président de l'Union syndicale des magistrats. Un plateau in situ du journaliste Jeff WITTENBERG clôt le reportage.
Nicolas SARKOZY met en cause le fonctionnement de la justice dans le 93 et accuse un laxisme des magistrats du tribunal de Bobigny : "Le problème de la Seine Saint Denis c'est qu'il y a plus de mineurs délinquants et quand vous avez vu les déclarations d'un magistrat qui exerce en Seine Saint Denis disant que sa politique c'était pas de mettre en prison les délinquants, il est certain que l'on peut continuer à arrêter des délinquants, si on ne les met pas en prison et si on en tire aucune conséquence, il y a peu de chances que cela marche!" Jean Pierre ROSENZWEIG, président du tribunal pour enfants, se défend : "on nous reproche dans les 1800 cas où les enfants étaient déférés de n'avoir pas incarcérés. Mais c'est justement le tribunal qui défère le plus. il n'y a aucun tribunal de France qui réagit aussi vite à la délinquance des jeunes!"
Suite à sa mise en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse, François FILLON attaque la magistrature lors d'une conférence de presse : "L'état de droit a été systématiquement violé" d'après lui.
La condamnation d'Henri Emmanuelli continue à provoquer les charges du PS contre le gouvernement. A l'Assemblée Nationale, Laurent FABIUS critique cette décision : "Serait-ce la justice... ? (...) Qu'un seul responsable politique, trésorier d'un seul parti, le Parti Socialiste, soit aujourd'hui sanctionné ? Cela ne peut pas être la justice !" Jacques TOUBON, garde des Sceaux, réplique : "Quelques soient les déclarations plus ou moins patelines des uns et des autres, ce que vous attaquez, ce n'est pas le gouvernement, c'est la justice de notre pays ! ".
Interview de Marine LE PEN, présidente du Rassemblement national, qui dénonce l'instrumentalisation de la justice contre les opposants politiques et la politisation de certains juges.
Le président de la République Jacques CHIRAC, pointe des dysfonctionnements dans la justice, mais explique que "ce n'est pas les juges qui sont en cause, c'est l'Etat". Il ajoute "Quand il a confusion, il y a doute, et quand le doute s'introduit au niveau du droit, c'est évidemment très mauvais".