Jacques CHIRAC est interrogé par Arlette CHABOT au sujet de la campagne électorale pour l'élection présidentielle qui approche à grand pas. Elle lui demande s'il ira jusqu'au bout et s'il n'a pas l'intention de renoncer. Interloqué Jacques CHIRAC lui demande alors : "Vous parlez sérieusement où vous faites de l'humour ? Soyons sérieux, je vous en prie".
Répondant à une question d'Albert Du Roy sur le fichage des informations via sa carte bancaire, Jacques Chirac répond avec une certaine suffisance qu'une Commission à été créée (Commission Informatique et Liberté) ainsi qu'un Secrétaire aux droits de l'homme afin de respecter les libertés individuelles. Le journaliste trouvant qu'il traite "avec beaucoup de mépris les inquiétudes" des Français, Jacque Chirac répond agacé "mais non je traite pas avec beaucoup de mépris les inquiétudes monsieur Du Roy". Il rassure son interlocuteur en déclarant "Est-ce que j'ai la tête de quelqu'un qui veut porter atteinte aux droits de l'homme ?"
Jacques CHIRAC attend d'être à l'antenne pour s'exprimer en duplex. Il se moque "Alors qu'est-ce qu'ils ont la deux, il faut faire chauffer l'appareil ou quoi ?!" . Très vite, il enchaîne sur des commentaires très sérieux : les résultats du deuxième tour de l'élection législative à Paris. A li'ssue de la déclaration, le maire de Paris se lève et s'en va. Jean-Pierre ELKABBACH souligne : "Autrement dit monsieur Chirac renonce à la conversation avec les studios de télévision".
Invité du journal, Jacques CHIRAC, Président du RPR, est interrogé par Etienne LEENHARDT et Arlette CHABOT. - Etienne LEENHARDT "Qui nous parle ? Le maire de Paris, le Président du RPR ou le prochain présidentiable ?" - Jacques CHIRAC "C'est Jacques Chirac qui vous parle" - E.L : "Qui est Jacques Chirac ?" - Jacques Chirac lui répond avec humour "Ecoutez, je sais que vous êtes un jeune journaliste mais je croyais quand même que cette information était parvenue jusqu'à vous"...
Jean FERNIOT, ancien rédacteur en chef de "L'Express" et éditorialiste à RTL, parle des rapports qu'il entretienait avec les hommes politiques pendant sa carrière de journaliste politique dans des journaux ou des radios d'information : "j'avais des relations excluant toute allégeance politique...je les invitais ou ils m'invitaient... c'était une relation d'égal à égal et dans une totale indépendance". Il précise cependant : "je n'ai jamais eu la moindre illusion sur les hommes (politiques) mais je n'ai jamais eu non plus aucun mépris pour eux."
Les journalistes Edwy PLENEL, directeur de Mediapart et ancien directeur du Monde, et Eric ZEMMOUR, journaliste politique, donnent leur avis sur la manière de marquer la distance avec les personnalités politiques, Pour le premier, le vouvoiement est de rigueur pour marquer cette distance, pour le second cela n'est pas important sauf à la télévision où le tutoiement peut donner l'impression au télespectateur qu'il y a une complicité du journaliste et du politique.
Jean FERNIOT, ancien rédacteur en chef de "L'Express" et éditorialiste à RTL, revient sur la forme de droit de censure que les journalistes exerçaits sur les politiques : quand un politique mettait en cause des confrères journalistes, tous les journalistes lançait la "procédure du cimetière". L'homme politique n'était plus cité dans les journaux durant une certaine période. Et Philippe TESSON, fondateur et directeur du "Quotidien de Paris", d'ajouter : "ce qui est la pire des disgrâces pour un homme politique. Il explique que cette forme de mise à l'écart se fait aujourd'hui naturellement en fonction de leur côte de sympathie... Il souligne qu'aujourd'hui faire du journalisme est moins agréable que sous la IVème république. La Vème république a aseptisé et technicisé la vie politique et fait du président de la république "un intouchable".
Nicolas POINCARRE s'entretient depuis le parvis de l'Assemblée Nationale avec Alain DUHAMEL, éditorialiste politique à "RTL". Alain DUHAMEL reçoit des personnalités politiques chez lui : "on ne peut parler de la politique si on ne connaît pas les acteurs politique". Il réfute les accusations de connivence : "je ne dépend de personne, je ne suis influencé par personne". Alain DUHAMEL avoue ne recevoir chez lui que les politques pour lesquels il a de la sympathie personnelle, de la considération.
Philippe TESSON, fondateur et directeur du "Quotidien de Paris", évoque la complicité qui peut exister entre journalistes et politiques. Selon lui, journalisme et politique sont tous deux des services publics. Intervient aussi un coefficient humain : le rapport d'amitié, de confiance, rapport affectif parfois. Il dit avoir gardé des rapports proches avec des dirigeants de gauche qu'il a connus dans un passé antérieur, "sans pour autant qu'il y ait compromis ou compromission". Jean FERNIOT, ancien rédacteur en chef de "L'Express" et éditorialiste à RTL, conclue : "il ne faut pas croire que les journalistes sont des béni-oui-oui".
Lors d'un entretien accordé par le Président de la République Nicolas SARKOZY à David PUJADAS, le chef de l'Etat dit quelques mots sur les journalistes : "j'aime les journalistes passionnés", "c'est un métier difficile d'être journaliste", "il y a des comportements de quelques uns qui ne font pas honneur à la profession mais la profession dans son ensemble elle fait un travail très difficile avec l'exigence du public qui est de plus en plus grande".
Intreviewé sur les rapports entre politiques et journaliste, François BAYROU, président du Modem, explique comment ces deux professions développent une certaine proximité (émotions partagées, une certaine révélation des vies privées...), allant jusqu'à dire "on est dans la même usine"
Catherine NAY, journaliste à Europe 1, parle des rapports finalement assez brefs et distanciés des journalistes avec les hommes politiques lorsqu'ils les suivent dans les campagnes électorales. Il n'y a donc aucune raison d'être compromis. Par contre, elle pense qu'il faut voir le moins possible le Président de la république : si l'on va à trop de déjeuner, on fait alors parti du sérail... : "Il représente des millions d'électeurs qui ont voté pour lui, un pouvoir exorbitant, on lui trouve un charme particulier forcément". "Je me suis fait une règle de le voir le moins possible... tant mieux il m'aime pas".
François HOLLANDE, député et président du conseil général de la Corrèze, et Laurent JOFFRIN, directeur de la publication de Libération, s'expriment sur les rapports entre journalistes et politiques. François HOLLANDE évoque son amitié de longue date avec Laurent Joffrin, pour autant "s'il lui arrive de faire un éditorial, y compris sur moi, il aura tout à fait à coeur de ne rien laisser montrer de notre amitié, parce que c'est ainsi". Laurent JOFFRIN affirme que l'amitié est impossible au niveau du journal, si quelqu'un dont on est proche est pris dans une affaire "au mieux vous dites c'est pas moi qui ferait le papier (...) pour pas avoir l'air d'assassiner quelqu'un qui vous est proche"
Catherine NAY, journaliste politique, énumère brièvement les différentes catégories de "mauvais coucheurs" en politique et détaille un peu celle du "narcisse" qui parle de lui au lieu de son projet. Christine CLERC, journaliste politique, poursuit sur cette personnalité, pour qui seule compte l'image, le cliché... : "c'est très frustrant pour les journalistes"
Interview sur la proximité qu'il peut y avoir entre les personnalités politiques et les journalistes. Anna BITTON CABANA, journaliste politique, parle de fascination et de relation très passionnelle entre ces deux professions. Michèle COTTA pense qu'il faut aimer s'intéresser à ce que font les hommes politiques, à leur trajectoire ; il faut "un certain intérêt et même de temps en temps une certaine affection".
Extrait de l'interview de Jacques CHIRAC par Elise LUCET en direct d'Angoulème (Charente). Le président de la République évoque le financement occulte du RPR révélé par Jean-Claude MERY : "Je suis indigné par le procédé, indigné par le mensonge, indigné par l'outrance... Il doit y avoir des limites à la calomnie... Aujourd'hui, on rapporte une histoire abracadabrantesque... On fait parler un homme qui est mort il y a plus d'un an, on disserte sur des faits invraisemblables, on exhume un enregistrement fait il y a plus de 4 ans dont les propos sont invérifiables et sans valeur juridique... Tout cela avant un référendum visant à améliorer le fonctionnement de la démocratie... Ces allégations sont indignes et mensongères... Je demande que ces éléments soient transmis à la justice afin que la vérité balaye la calomnie."