Lors d’élections locales il arrive parfois que le nombre des votants soit supérieur à celui des résidents. Cela est arrivé en Corse dans les communes de Corte et de Bastia. Quant à la région parisienne, elle n’est pas en reste avec des accusations de fraude électorales à Alfortville, Corbeil et Paris.
Fraudes électorales
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A Perpignan, un responsable de bureau de vote a été surpris avec des bulletins dans ses poches et ses chaussettes lors du second tour des élections municipales. Depuis, l'opposition manifeste tous les soirs pour contester la réélection du maire UMP sortant, Jean-Paul Alduy, et demander l'annulation du scrutin. Mis en examen pour fraude électorale, l'homme plaide la panique, après avoir constaté qu'il avait plus de bulletins que de votants. La candidate socialiste battue et ses partisans affirment avoir découvert d'autres irrégularités. Jean-Paul Alduy, le maire UMP réélu, porte plainte contre ceux qui l'accusent de fraude. Le tribunal administratif doit décider de la validation de l'élection. Jean-Pierre DRENO, procureur de la République à Perpignan, déclare que l'accusé invoque une maladresse. Jacqueline AMIEL-DONAT, tête de liste socialiste battue, qui a épluché les procurations avec ses partisans, évoque d'autres irrégularités.
A Corbeil-Essonnes, les élections municipales de mars 2008 ont été invalidées pour cause de fraude électorale. Serge Dassault, le maire UMP sortant, avait enregistré un score inhabituel de 51% dans le quartier des Tarterets et remporté les élections avec 170 bulletins d'avance. Son adversaire, Bruno Piriou, le soupçonnant de fraude, a passé une année à récolter des témoignages et notamment une preuve accablante : une conversation filmée entre les deux hommes dans laquelle Serge Dassault avoue à demi mots avoir acheté des voix. Bruno Piriou a été déclaré inéligible par le conseil d'État pour mauvaise présentation de ses comptes de campagne. Serge Dassault a été déclaré inéligible pour un an par le Conseil d'Etat. Les habitants devraient retourner aux urnes en septembre. Un habitant du quartier de Tarterets (visage caché) affirme que Serge Dassault a proposé d'offrir une voiture à un habitant en échange de son vote. Un autre habitant(visage flouté) regrette "d'avoir mis les pieds dans cet engrenage". Serge DASSAULT nie les faits et conteste les témoignages.
Un militant écologiste a déposé une demande d'audition de Jacques Chirac, ancien maire de Paris et de Jean Tibéri, actuel maire de Paris, dans le cadre du dossier des faux électeurs du 3ème arrondissement de la capitale. Les plaignants ont indiqué que l'enquête avait établi la falsification de listes électorales dans cet arrondissement, notamment en vue des élections municipales de 1989 et de 1995. Gérard MERLE, qui milita pendant sept ans dans la section RPR de l'hôtel de ville de Paris, témoigne. Il reconnaît avoir participé au recrutement d'électeurs fantômes et accuse Guy Legrix, ancien numéro deux du RPR parisien.
Même les morts votent à Alfortville et quand les électeurs ne sont pas décédés, ils ont de fausses adresses... Jean-Louis AURICHE, chef de l'opposition municipale, a porté 600 cas litigieux devant le Tribunal de Grande Instance. Il évoque les conséquences de ces erreurs, qui selon lui pourraient constituer des fraudes.
L'organisation autonomiste "Union du Peuple Corse" a déposé devant le Conseil d'Etat un dossier dénonçant des fraudes électorales en Corse, notamment des signatures falsifiées et de fausses domiciliations, à l'occasion des élections régionales. François ALFONSI, militant de l'Union du Peuple Corse, montre le faux domicile d'électeurs fictifs. Arrivé à l'adresse indiquée sur les listes électorales, il ouvre la porte sur une pièce vide, aveugle et délabrée. François ALFONSI explique : "Un compteur EDF et une boite aux lettres, cela suffit... C'est un canton très disputé". Fabienne GIOVANNINI, rédactrice en chef de "Arriti", organe de presse de l'Union du Peuple Corse, évoque les diverses façons dont sont achetés les votes, par exemple "pour 500 francs, pour une machine à laver ..". Sylvie SARTINI, habitante du village, montre quant à elle l'émargement de deux personnes qui étaient absentes du village lors du vote.
Les époux Tibéri et neuf de leurs proches, dont la première adjointe Anne Marie Affret, comparaissent devant la justice pour une affaire de faux électeurs. Après presque douze ans de procédure, l'ancien maire UMP du 5ème arrondissement de Paris répondra en correctionnelle de fraude électorale en 1995 et 1997, ce qu'il a toujours nié malgré les preuves fournies par Lyne Cohen Solal, son adversaire socialiste du 5ème arrondissement. "Pour l'instant ce sont des accusations, il n'y a aucune preuve, je ne veux pas engager de discussions..." déclare t'il sur le marché ou il a ses habitudes d'élus et de résident. Il y aurait eu près de 4000 électeurs fantômes, favorables à Tibéri, inscrits dans son arrondissement. Anne Marie Affret ne nie pas. Son avocat Jean CHEVAIS précise "qu'elle voulait rendre service à son équipe pour la faire gagner, rendre service aux électeurs qui viennent la supplier d'être inscrits sur le 5ème arrondissement qu'ils aiment ou qu'ils connaissent..." Lyne COHEN SOLAL, conseillère socialiste 5ème arrondissement de Paris, maintient que ces pratiques étaient connues de tous :" ...les concierges sont venues m'expliquer qu'elles recevaient des lettres de la mairie de Paris à des noms qu'elles ne connaissaient pas, alors qu'elle étaient en place depuis 40 ans...."
Lors des élections municipales à Corte, au coeur de la Haute Corse, il y avait 4300 électeurs inscrits et plus de 9000 votants... Avec 5300 voix de trop, le record de participation a été pulvérisé. Dans un café, des votants s'expriment à ce sujet, notamment le barman qui dit avoir voté probablement plusieurs fois, tout en concluant : "et pourtant je n'étais pas là".