La journaliste Caroline Thébaud explique en plateau les différences entre les labels bio existants. Suite à une réglementation européenne de 2009, un nouveau label européen vient d'apparaître. Si ce nouveau logo respecte une grande partie de la charte de la production biologique, garantir la fertilité des sols, le bien être des animaux et la gestion des ressources, il est cependant moins exigeant que le label français AB. Il existe deux autres labels répondant à des critères plus stricts, non institutionnels : Bio Cohérence, une marque collective privée et Demeter, un logo international. Ces derniers visent, à la différence des labels institutionnels français et européen, à faire du 100% bio.
"Le bio dégradé" : c'est de cette manière que les agriculteurs bio décrivent les nouvelles directives pour l'agriculture biologique adoptées par l'Union Européenne depuis de 1er janvier. La commission européenne autorise dorénavant la présence de 0,9% d'OGM dans les produits, contre les 0,1% toléré par la réglementation française. De nouvelles règles beaucoup plus permissives impactent également les pratiques des éleveurs : la fin de l'interdiction de certains traitement anti-parasitaires et des règles d'abatage. Les règles du label AB sont beaucoup plus contraignantes, mais le label est la propriété du ministère de l'agriculture. Il pourra désormais être apposé sur tous les produits respectant la loi européenne. Les agriculteurs mécontents tentent de trouver des alternatives pour conserver la charte de l'agriculture biologique française.
Ecocert est l'organisme chargé de veiller à l'application des règles de la culture biologique. Le cahier des charges de l'agriculture biologique interdit tout usage d'engrais et de pesticides chimiques. Des contrôleurs effectuent des visites régulières chez les paysans pour vérifier les bonnes pratiques agricoles et s'assurer que les produits utilisés, notamment pour lutter contre les maladies et les parasites ne contiennent pas de substances prohibées. Des échantillons sont également prélevés pour être analysés en laboratoire. Serge Le HEURTE, filmé lors de deux inspections, explique son travail de contrôleur chez Ecocert.
L'agriculture biologique est régi par plusieurs cahiers des charges qui varient d'un pays à l'autre. Depuis 2009, le label français AB est calqué sur le label européen. Il est ainsi devenu moins rigoureux et autorise par exemple la présence d'OGM. Face à ce recul, un nouveau label va voir le jour en 2011, Bio Cohérence. Il bannit la présence d'OGM et revendique la production de vrais produits biologiques de qualité.
Face aux limites et aux incohérences du label bio français AB, certains producteurs ont adhéré à des labels alternatifs. En France, il en existe trois : Demeter, Nature et Progrès et Les simples. Ce sont des associations qui ont rédigé leur propre cahier des charges, plus complet et plus draconien que la charte de l'agriculture biologique française. Philippe RHODES, agriculteur et apiculteur bio, explique en quoi le système officiel est devenu trop figé et trop couteux.
Demeter est une association internationale qui partage une même pratique de l'agriculture : la bio-dynamie. Tous les ans, les producteurs de l'association de tous les pays se réunissent pour réévaluer le cahier des charges. Ce dernier définit des pratiques et des règles plus strictes que l'agriculture biologique. Il s'adresse aussi bien aux agriculteurs qu'aux professionnels de la transformation des produits. Il existe quelques différences de pratiques entre les pays qui sont dû notamment aux réglementations nationales, par exemple un produit peut être autorisé en Allemagne mais pas en France. Les explications sont fournies par Maurice MEYER, agriculteur en biodynamie et par Jean Marie DEFRANCE, président de l'association DEMETER France.