Résidente d'Alfortville, Jeannette Gallon, rescapée du génocide arménien orchestré par les turcs en 1915, raconte les atrocités dont sa famille et elle furent victimes.
Des adolescentes, issues de la quatrième génération d'arméniens exilés à Alfortville, expliquent ce qu'est pour elles "l'arménité" et l'importance de conserver leur culture, leur histoire et leurs différences.
La communauté arménienne commémore le génocide de 1915 au cours d'une cérémonie religieuse. Le révérend père, Nersey Baboudjan, explique que l'église est au coeur de la vie religieuse, culturelle et sociale des 7 000 habitants d'origine arménienne de la ville d'Alfortville. La légende dit que 6 survivants du génocide turc ont fondé la "petite Arménie" en 1923 dans cette commune du Val de Marne. Les petits enfants des rescapés perpétuent la mémoire des massacres et luttent pour la reconnaissance du génocide. Entouré de sa famille, Ardaches Denercessian raconte son arrivée en France. Rejoindre la commuanuté arménienne d'Alfortville et son église lui a été d'un grand réconfort.
La communauté arménienne d'Alfortville, forte de 8000 âmes, est l'une des plus vivantes d'Ile de France et la deuxième en importance après celle de Marseille. Elle s'est constituée au début du 20ème siècle autour d'un noyau de réfugiés qui avaient fui les persécutions ottomanes. Les arméniens d'Alfortville ont leur église, des associations culturelles et sportives, des rues qui portent le nom de leurs héros et des lieux où ils aiment se retrouver, comme le café Philippe.
Les réfugiés arméniens sont arrivés à Alfortville dans les années 1920. La communauté s'est structurée au fil des ans, avec notamment la construction de l'église en 1930. Les premiers cours de "préservation de l'identité arménienne" proposés aux enfants de la diaspora ont été à l'origine du projet de la construction d'une école bilingue franco-arménienne. Il s'agit de faire vivre la langue et de transmettre la culture et l'histoire arménienne. C'est Laurent Barsumian, membre du bureau de l'école, qui en fait l'histoire et la description.
Dans la famille Sarkissian, installée à Alfortville depuis 3 générations, parler du génocide arménien et de l'histoire familiale a longtemps été taboue. Ce sont les petits enfants qui ont brisé le silence. La première génération arrivée en France, les survivants des massacres, ne pensait qu'à faire vivre leur famille, leurs enfants ont poursuivi leur intégration sans oser revenir sur ce passé douloureux. Louise Paboudjian, fille d'expatriés arméniens et Michèle Sarkissian, petite fille d'expatriés arméniens, témoignent. Le parlement français vient de reconnaître officiellement le génocide arménien par les Turcs au grand soulagement de la communauté arménienne.