Jacques CHIRAC est attendu, demain, au Chambon-sur-Lignon pour appeler à la vigilance contre les intolérances. Le chef de l'Etat a choisi ce lieu car plusieurs milliers de Juifs y ont été hébergés et sauvés par des famlles protestantes pendant l'Occupation. Retour sur l'histoire de ce village des Justes.
Reportage. A l'occasion de sa visite au Chambon-sur-Lignon, village qui cacha durant la Seconde Guerre Mondiale des enfants juifs, Jacques CHIRAC et Simone VEIL sont venus défendre les valeurs de la République face à la recrudescence des actes antisémites et racistes. Commentaire sur alternance d'images du Chambon-sur-Lignon, de l'interview de Simone VEIL et d'extrait de la déclaration de Jacques CHIRAC.
Dans la maison des Roches une centaine d'étudiants avaient trouvé refuge. Selon l'historien Gérard BOLLON, les gens disaient "Nous ne savons pas ce qu'étaient les juifs, nous ne connaissons que des hommes et des petis hommes c'était important". Le Chambon-sur-Lignon est le seul village a avoir reçu une médaille collective des Justes
Etienne Weil, jeune enfant, arrive pour la première fois au Chambon-sur-Lignon en 1943. Il a alors 7 ans. 40 ans après, il revient sur les lieux où il a été accueilli. Il se souvient de l'éducation de sa mère qui lui disait : "Tu ne t'appelles pas Weil, tu n'es pas juif". Cette peur de dire qu'il est juif lui est "restée collée au ventre pendant des années". Interviewé en face de la façade de la maison où il a été recueilli, "la Ruchée" il montre la maison proche où vivaient des Allemands.
Aline CARITEY venait de se marier et avait 20 ans quand les premiers réfugiés arrivèrent. Elle était consciente du danger mais estime qu'ils avaient pris la responsabilité de s'engager à sauver les juifs et d'autres personnes qui avaient fui leur ville. Ils n'ont pas eu peur. Sa mère a reçu des Allemands qui cherchaient des enfants. Ils sont partis convanicus qu'il n'y avait personne dans la maison
Gérard BOLLON, historien, explique que c'est à la gare du Chambon-Mazet au Chambon-sur-Lignon qu'arrivaient les enfants convoyés par des membres d'associations qui les sortaient notamment du camp d'internement de Gurs dans le Sud-Ouest. Gabrielle BARRAUD qui a reçu la médaille des Justes en même temps que sa mère exprime ce qu'elle a ressenti en recevant cette médaille.