Interview d'Yves ROUMAJON (psychiatre, expert auprès des tribunaux) qui explique le phénomène d'autodéfense des citoyens face a la montée de la violence. Selon lui, la violence est amplifiée par les mass médias et fait grandir la peur. "Un individu armé et qui à peur est forcément dangereux" souligne-t-il.
Sur proposition des ministères de l'intérieur et de la défense, un décret publié le 20 février au Journal officiel durcit la réglementation en matière d'armes. La détention d'armes à grenaille devra désormais être soumise à une autorisation préfectorale, ce qui n'est pas du goût des armuriers. Le député Pierre Lellouche, à l'origine de cette demande, voudrait y rajouter les bombes lacrymogènes. Selon Yves GOLLETY, armurier, c'est un faux problème : "les malfrats trouveront toujours de quoi s'équiper". Pierre LELLOUCHE, député du Val d'Oise, explique sa démarche en voulant enlever un élément d'insécurité qui contribue massivement à l'augmentation de la violence quotidienne.
A Douvres-la-Délivrande, dans le Calvados, face au climat d'insécurité, les habitants n'hésitent pas à s'armer. Au café, l'un d'eux explique qu'il s'est fait voler les phares de sa voiture juste devant sa fenêtre et qu'il n'aurait pas hésité à "lui mettre deux coups de fusil" s'il avait été présent. Il avoue détenir trois fusils.
Face au climat d'insécurité grandissant dans les villes et villages, les Français n'hésitent pas à s'armer. Une armurière d'Asnières explique quel est le profil d'acheteurs qui entrent dans son magasin.
A Hodenc-en-Bray, petite commune de l'Oise, les cambriolages ont augmenté. Le maire, Marc JANNE, est devenu fataliste face aux capacités des forces de l'ordre. "Ils ne sont pas efficaces parce qu'ils n'ont pas les moyens et le territoire est trop étendu" souligne-t-il. Dans leur maison, certains villageois commencent à jouer au shérif. L'un d'entre eux présente le pistolet qu'il garde en permanence à portée de main et dit vouloir l'utiliser contre toute personne qui entrera dans sa propriété sans son autorisation.
Face à la violence urbaine dans les banlieues lyonnaises, les habitants n'hésitent pas à s'armer. Un vendeur en armurerie explique les effets d'une bombe lacrymogène. Un second confie que les ventes de .22 long rifle ont fortement progressé. A Villeurbanne, dans le quartier Saint Jean, plusieurs résidents se sont constitués en comité d'autodéfense. L'un d'entre eux témoigne à visage caché et proclame qu'il sera prêt à tirer s'il se sent menacé.
20.000 armes de poing sont vendues en France chaque année. Les demandes de détention affluent dans les commissariat. En dehors des commerçants, beaucoup de Français sont tentés de se défendre eux-même. Rencontre avec l'un d'eux, en train de choisir une arme dans une armurerie. "En principe je n'ai pas envie de tuer, mais je me défends" souligne-t-il.