Claude, dactylo se pose des questions avec une collègue à propos de l'évolution d'une dactylo dans son entreprise et dans une petite entreprise. Elle travaille dans un pool et ne pense pas pour le moment faire un autre métier que dactylo. D'autres collègues pensent qu'il n'y a pas d'évolution possible dans l'entreprise.
Claude a 19 ans et travaille en tant que dactylo dans un pool de dactylos. Elle retrace sa formation et a des collègues qui ne sont pas tout à fait des amies. Elle ne fait pas un métier intéressant et tape toute la journée. Elle remplit des imprimés. Elle travaille de 7 heures de demi à 16 heures.
Un enfant évoque l'ambiance à la maison, une vie gaie, où l'on s'amuse, où il joue avec son père et où l'on raconte des histoires. Maman ne joue pas beaucoup car elle préfère travailler; infirmière quand elle est à l'extérieur de la maison, elle fait tout ce que l'on peut faire comme raccomoder les vêtements, faire la vaisselle, mettre la table; un autre enfant ajoute qu'il ne voit pas beaucoup sa maman.
Un homme est convaincu qu'il est préférable qu'une femme reste à la maison. Un autre confirme ce fait en précisant que la femme en restant à la maison "rend la vie plus agréable à son mari". Il ajoute : "Le soir la vie à la maison la vie familiale est agréable parce que tout est prêt et la journée se termine plus calmement."
Aussitôt franchi le seuil de l'entreprise le soir les femmes s'empressent de rentrer chez elles. Commence alors une deuxième journée pour elles. Un homme comprend qu'elles ont du travail quand elles rentrent à midi pour faire manger leurs enfants. On suit une femme qui rentre chez elle. Témoignage d'enfants sur l'emploi du temps de leur mère; elles se lèvent tôt et ont le visage fatigué.
En 1983, un cadre sur 6 est une femme. Si les diplômes sont équivalents à ceux des hommes les salaires ne suivent pas. Les salaires des femmes cadres sont inférieurs de 40% à ceux de leurs collègues masculins. Une femme cadre qui cherche du travail évoque la discrimintation à l'embauche qui pour elle est une évidence. Elle illustre cette dicrimination par des propos tenus par un homme au cours d'un entretien d'embauche; une femme très compétente, très organisée devient un danger pour les hommes dans l'entreprise.
Commment "réprimander une femme au travail" ? A cette question posée par le journaliste, un chef d'équipe avec un certain sourire déclare "réprimander les femmes plutôt sèchement et en vexant la personne". Il en déduit que les femmes encaissent moins bien le coup qu'un homme et on les retrouve en larmes parce qu'on leur a fait une réflexion. Un autre parle de psychologie et avoue tenter de comprendre les raisons de l'énervement des femmes. A la question posée par le journaliste sur la coquetterie employée par les femmes dans les relations de hiérarchie, l'un des chefs d'équipe de l'usine met en avant le fait que "les femmes essaient de jouer sur ce registre mais qu'il ne faut pas rentrer dans leur jeu; une femme est une femme, qu'elle soit ouvrière ou pas".
Et si une femme commandait les hommes et avait comme fonction d'être chef d'équipe dans une usine. Comment réagiraient les hommes ? Deux chefs d'équipe masculins répondent à cette question. Alors que deux d'entre eux seraient prêts à le vivre, le troisième pense que "l'amour propre masculin serait blessé".