Reportage avec alternance d'images factuelles et d'interviews. A Colmar, des stages parentals ont été mis en place pour répondre au désarroi de 72 couples de parents dépassés par le comportement de leurs enfants. Catherine HERSHER, chargée de mission Education nationale, un adjudant de gendarmerie en expliquent le déroulement et le contenu.
A Pontanezen, quartier défavorisé de Brest, mères et enfants se retrouvent les mercredis à "La petite maison ", lieu d'accueil animé par des assistantes sociales, afin de partager des moments apaisés. Marie-Laure, mère qui élève seule son fils et qui est au chômage, trouve un soutien dans ces moments de partage. Interviewée dans son appartement, elle témoigne de ses difficultés : "C'est difficile d'être proche de ses enfants quand il n'y a pas l'emploi...mais c'est à ce moment là qu'il faut se battre dans les quartiers...c'est sûr qu'il faut avoir du courage...". Lors d'une réunion, des mères du quartier de Pontanezen s'expriment sur leur désir d'informer leurs enfants sur la violence qui existe à l'extérieur : "On essaie de démarrer très tôt, pour éviter que l'enfant arrivé à 12, 13 ans, confronté à certaines situations, ne puisse pas réagir..." dit une mère. Deux autres ajoutent : "Les enfants sont mis en liberté de plus en plus jeunes et doivent s'assumer tout seuls...quand ils font des bêtises, c'est un appel au secours...". "Dans l'éducation de l'enfant, le plus dur c'est de dire Non".
Dans un village du Finistère, l'association Parentel offre aux parents de se mobiliser contre la délinquance juvénile : Lors d'une réunion animée par le psychologue Daniel COUM, les parents expriment leurs difficultés à communiquer avec leurs enfants. Le psychologue leur rappelle leur rôle et leurs responsabilités en tant que parents.
Invité au débat dont le titre est "Parents : qu'avons nous fait de nos enfants ?", Abdelkrim KORDJANI, jeune d'origine algérienne, explique dans un premier temps que ses parents se sont toujours intéressés à sa scolarité bien que ne sachant pas lire le français : " Il faut éviter de faire l'amalgame entre illettrisme et démission des parents" dit-il. Mais il reconnait que des facteurs sociaux ou familiaux (chômage, divorce) peuvent entrainer les parents vers une "démission" dans l'éducation de leurs enfants.
Dans le quartier sensible des Minguettes à Lyon, Evelyne ARNOUX élève seule son fils dont le père est algérien. Lors d'un affrontement avec la police dans la cité, son fils âgé de 16 ans aurait "dérapé" après avoir été traité de "bougnoule" par un policier. "Quand ils entendent des choses comme ça...Moi j'ai eu l'impression que mon fils était cassé quelquepart" dit Evelyne. Elle-même vit la situation avec anxiété et se sent démunie. On assiste à un dialogue entre le fils et sa mère qui tente de comprendre ce qu'il ressent et qui lui exprime son inquiétude de le savoir dans la rue.
Dans le quartier sensible des Minguettes à Lyon, l'association "Eveil Djongomas" aide les parents d'enfants immigrés à faire face aux difficultés qu'ils rencontrent. On assiste à une réunion où un homme issue de l'immigration africaine explique que pour certaines communautés "l'éducation d'un enfant est l'affaire de la société" et que chacun est en droit d'intervenir auprès d'un enfant qui agit mal. Aïssatou KOUROUMA, présidente de l'association, ajoute "Il y a des difficultés économiques qui viennent se greffer dans la vie et qui peuvent rendre l'éducation difficile". Le reportage se termine avec le témoignage d'Evelyne ARNOUX, filmée sur son balcon dans la cité des Minguettes. Cette mère qui élève seule son fils et qui a du mal à gagner sa vie, exprime son désarroi face à un adolescent qui ne comprend pas qu'il ne peut pas "consommer" comme il le voudrait. Elle dit : "Je n'ai jamais pu apporter tout ce que je voudrais apporter à mes enfants"