Reportage sur l'abandon des bagnes pour enfants et la création de centres de rééducation destinés à réinsérer les mineurs délinquants dans la société par l'enseignement et le travail manuel.
D'ici la fin de l'année 2006, sept établissements pénitentiaires pour mineurs vont être créés en France. L'un d'entre eux sera situé à Orvault, dans l'agglomération nantaise. C'est sur ce site, où les travaux ont commencé, qu'une manifestation était organisée à l'appel d'un collectif opposé au projet. Fabrice DROUELLE, porte-parole du collectif anti établissement pénitentiaire pour mineurs, explique que 80% des mineurs incarcérés récidivent. Il préconnise de mettre l'accent sur l'éducation, le suivi social et la prévention. Or la sphère politique privilégie les questions sécuritaires dans la lutte contre la délinquance, la construction de prisons est plus populaire que les actions de prévention. Jacques FLOCH, député PS de Loire Atlantique, regrette que les moyens ne soient pas donnés à la formation d'éducateurs, dont manque cruellement le pays.
Orvault accueille l'un des 6 Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs de France. Depuis sa création il y a 10 ans, 1800 mineurs, âgés de 13 à 18 ans, y ont été détenus. Leur quotidien est rythmé entre l'enfermement, les promenades, les activités sportives et les cours. 90% des jeunes incarcérés sont en rupture scolaire, d'où l'importance de leur prise en charge éducative pour préparer leur sortie et éviter la récidive. Les journalistes interviewent un adolescent incarcéré, la directrice adjointe de l'Établissement Pénitentiaire pour Mineurs d'Orvault, Cassandre SCHMUTZ et David BESSON, responsable éducatif Protection Judiciaire de la Jeunesse.
Un colloque national sur l'enfance maltraitée va se tenir à Belle Ile pendant quatre jours. Belle Ile est un lieu symbolique car pendant la 2ème guerre mondiale, il y avait un bagne pour enfants. C'est l'ordonnance du 2 février 1945 qui met fin à ce régime des peines, et permet la création des Instituts Publics d'Education Surveillée. Agés entre 12 et 21 ans, les enfants et les jeunes étaient pourtant soumis à une discipline impitoyable et des punitions brutales. Le centre de Belle Ile accueillait des petits voleurs, quelques meurtriers mais également des enfants en rupture familiale ou victime de maltraitance. Cette histoire a inspiré à Prévert un poème "la chasse à l'enfant". Les images du bagne en ruine et de vues du fort sont ponctuées par les interviews de Pascal VIVET, responsable association Droits de l'enfant, de Gilles HERVE, ancien pensionnaire du centre et de Christiane MARTI, ancienne employée du l'IPES.
Le Logis est un centre qui accueille en Seine et Marne des garçons dits "inadaptés. Le directeur décrit le profil des adolescents de plus de 15 ans et explique le projet éducatif du centre où l'accent est mis sur l'insertion sociale et professionnelle. Après une période d'adaptation, il est permis aux adolescents soit de suivre une formation technique au sein du centre, soit une mesure de semie liberté avec un placement dans une école, dans un centre de formation technique, ou en apprentissage chez un professionnel des environs.
Pour lutter contre la récidive des adolescents délinquants, l'état a créé en 2007 des Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs. Ce type de centre pénitentiaire n'accueille pas plus de 40 mineurs et propose à chaque adolescent un suivi spécialisé. Les activités sont encadrées par un surveillant de prison et un éducateur. Les plus jeunes sont âgés de 13 ans. Les filles restent minoritaires dans ces établissements. Les journalistes interviewent quelques jeunes détenus sur leur ressenti et les raisons qui les ont conduit en prison, dont un enfant de 14 ans.