A Grasse, dans les Alpes maritimes, le parfum est fabriqué à partir de la distillation des fleurs de la région pour obtenir un "absolu". Puis c'est au tour du "nez" d'intervenir, comme l'explique le parfumeur Jean-Paul Guerlain. La France, qui dominait le marché, subit désormais la concurrence de pays comme les Etats-Unis qui commercialisent des produits moins chers, plus adaptés à la "vie moderne".
Dans la boutique Guerlain, sur les Champs Elysées, à Paris, Sylvaine Delacourte reçoit ses clientes fortunées dans un salon privé afin de définir le parfum qui leur ressemble. Stéphanie De Bruijn, "nez" et créatrice de parfums, confectionne ensuite un produit unique qui doit "ne ressembler à personne" selon les propos d'une cliente.
Après avoir été formée dans l'une des plus grandes maisons de parfum de Paris, Lovaïna Guirao est revenue s'installer en Polynésie, sur l'île de Tahiti, où elle est née. Elle crée de nouvelles senteurs en fabricant ses propres huiles essentielles à partir des plantes de son île qu'elle va cueillir elle-même.
Dans son usine de Beauvais, dans l'Oise, la maison de haute couture Givenchy fabrique son dernier parfum, Amarige. Après deux ans de travail, le produit peut enfin sortir de la chaîne de production. Yves-Marie Degliame, directeur industriel, parle du choix du nom du cinquième parfum de la maison. Le succès du précédent, Ysatis, a permis d'internationaliser la marque et de développer des emplois dans la région.
La création d'un observatoire mondial du naturel à Grasse, dans les Alpes maritimes, ambitionne d'aider la ville, autrefois capitale mondiale de la parfumerie, à se renforcer face à la concurrence étrangère. En rassemblant, au sein d'un pôle, la recherche, la formation et la production, Jean-Pierre Leleu, maire de Grasse, espère faire de sa ville la spécialiste des produits naturels. Ce type d'extraits étant toutefois réservés aux parfums de grande qualité, compte tenu de leur prix élévé, selon Bernard Toulemonde, directeur général du laboratoire Rémy.