Les cas de burn-outs ou épuisements professionnels, se multiplient dans les entreprises. Témoignage anonyme de Lucas, cadre dans la banque, victime de ce phénomène, et de Jean-Claude DELGÈNES, directeur du cabinet Technologia, sur les pressions exercées par les entreprises sur les salariés.
Interview par la journaliste Christiane Delacroix de Pierrette Sartin, administrateur civil au ministère de l'Industrie, auteur du livre "Le surmenage professionnel" : "Je ne crois pas que dans le futur, le surmenage professionnel disparaîtra... Peut-être que quand on en aura assez de voir les hôpitaux psychiatriques pleins, on arrivera à aménager les conditions de vie et de travail..."
Sur le plateau de Christiane Delacroix, Pierrette Sartin, administrateur civil au ministère de l'Industrie, auteur du livre "Le surmenage professionnel", donne des exemples du phénomène, déjà qualifié en 1966 de "mal du siècle" : "Nous pouvons tous être atteints par le surmenage professionnel... Les professions libérales, médecins, avocats, également les enseignants, les infirmières, et, on n'y pense souvent pas, les ruraux... Mais aussi les femmes au foyer..."
Focus sur Véronique Julienne, ancienne directrice dans une grande entreprise, victime d'un burn-out : "Il y a des périodes où, harassée, j'allais dormir un quart d'heure dans les toilettes au travail parce que j'étais à bout de fatigue... Je me suis sentie vraiment brutalisée psychologiquement... Mes anciens collaborateurs ne m'adressaient plus la parole..."
Dans les Yvelines, un centre, unique en France, accompagne sur le chemin de la guérison les travailleurs victimes de burn-out. En 2013, quand le centre a ouvert, il suivait 800 personnes, il en suit aujourd'hui plus de 7 000... Témoignages de Thierry Delagne, pâtissier, Françoise François, psychologue du travail, Didier René, salarié, et Wenceslas Ference, avocat du travail.
Témoignage de Aude Selly, employée dans un service de ressources humaines d'une multinationale, victime de burn-out : "Un matin en allant au travail, j'ai fait une crise de tétanie... Ca arrive brutalement, il n'y a aucun signe avant-coureur, c'est quelque chose que l'on ne maîtrise absolument pas... J'ai fait une tentative de suicide, on se tue vraiment à la tâche..."
Des députés souhaiteraient que le burn-out soit reconnu maladie professionnelle. Fatigue chronique, fragilité émotionnelle, on estime que plus de 3 millions de personnes ont un risque élevé de craquer au bureau. Témoignage de Sylvie Brière, attachée de direction dans l'événementiel, et victime de burn-out, et explications de Marie-Françoise Bechtel, député MRC de l'Aisne.