Dans les nouveaux programmes de grammaire, le COD, complément d’objet direct, disparaît au profit du prédicat. Les passants interrogés semblent perplexes mais l’auteur de cette réforme, Michel Lussault, président du Conseil supérieur des programmes, dit avoir voulu simplifier la structure de la phrase. Jean-Rémi Girard, vice-président du Syndicat national des lycées et collèges, lui, n’y voit qu’un appauvrissement de la grammaire.
Deux professeurs belges, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, auteurs de "La faute de l'orthographe", préconisent la modification de la règle d'accord du participe passé qu'ils considèrent comme absurde. La proposition ne fait pas l'unanimité, ni chez les passantes interrogées ni chez les spécialistes. Bernard Pivot se dit favorable à l'inverse de l'académicien Jean-Marie Rouart ou Bernard Fripiat, historien de la langue française, qui estime que ce n'est pas l'orthographe qu'il faut simplifier mais la manière de l'expliquer.
En 2009, presque 20 ans après la réforme de 1990, rien n’a vraiment changé dans les règles de l’orthographe. Les simplifications et autres modernisations restent recommandées et les deux écritures coexistent. Interrogés sur l’orthographe de certains mots, des passants se trompent. D’autres disent vouloir conserver l’orthographe de la langue française : « ça demande un effort pour les enfants et c’est excellent ». Alain BENTOLILA, linguiste, explique le charme de certaines orthographes (« Pharmacie »).
En 2016, la décision est enfin prise, les nouvelles consignes en matière d’orthographe seront indiquées dans les manuels scolaires à la prochaine rentrée. Mais ces nouvelles règles d’écriture, ces simplifications, resteront recommandées et non obligatoires. Un microtrottoir auprès des clientes d’un magasin de fruits et légumes avec l’exemple du mot oignon (simplifié en ognon), différents mots simplifiés inscrits sur une ardoise d’écolier (suppression du trait d’union, de l’accent circonflexe), l’avis de deux enseignantes, accompagnent le commentaire.
Le ministre de l'Education Nationale René HABY a fait publier au journal officiel en 1977 une liste de tolérances dans l'orthographe de certains mots. Le journaliste Jean-Jacques DUFOUR demande aux élèves d'une classe de primaire l'orthographe de certains mots, puis de règles d'écriture, ce qui lui permet d'énoncer quelques fautes désormais permises.
En 2016, l’écriture inclusive apparaît dans les manuels scolaires, mais aussi sur certains sites internet comme celui du CNAM, provoquant une vive réaction de l’Académie Française qui publie une mise en garde dans laquelle elle n’hésite pas à parler de « péril mortel » pour la langue française. L’académicien Jean-Marie ROUART explique le point de vue de l’Académie Française, tandis que la professeur de littérature Eliane VIENNOT montre comment l’Académie Française a supprimé depuis le XVIIème siècle le féminin existant de certaines professions (autrice, médecine, philosophesse). Des images d’illustration de l’Académie Française et de son site internet, d’un manuel scolaire, illustrent les propos.
En 1989, dix linguistes font paraître un manifeste à la Une du journal Le Monde, appelant à moderniser l’écriture du Français. Claude HAGEGE, professeur au collège de France et membre du groupe d’expert défend son point de vue (simplifiction de certaines règles), tandis que l’écrivain Philippe SOLLERS dit ses craintes d’appauvrissement de la langue. Des élèves font part de leurs difficultés en orthographe, et quelques exemples dessinés illustrent certaines subtilités de l’orthographe et leurs simplifications recommandées.
En 1990, la réforme de l'orthographe fait toujours polémique, après la publication au journal officiel des nouvelles préconisations sous la haute autorité de l'Académie Française. Bernard PIVOT, au départ favorable à cette modernisation, s'oppose depuis la publication au président de l'Académie Française Maurice Druon. Bernard PIVOT évoque la façon dont le texte a pu être voté et Jean DUTOUR, académicien, explique son point de vue.
En 1989, le ministre de l'Education Nationale Lionel JOSPIN s'exprime sur une possible réforme de l'orthographe. Il juge que c'est au Conseil Supérieur de la langue française "d'examiner les mesures prudentes, de bon sens, qui pourraient être prises". "Ce n'est pas au ministre de décider pour la langue, c'est à ceux qui la font vivre"
En 1976 l'écrivain Robert BEAUVAIS parle de sa vision de l'orthographe : "c'est comme la musique on chante juste ou on chante faux, on écrit juste ou on écrit faux".Le ministre de l'Education Nationale René HABY laisse le soin aux Académiciens de décider des changements à apporter avec une possible réforme et prèfère s'intéresser à la façon de l'enseigner et donc à la formation des maîtres.