A Paris, la communauté kurde, majoritairement d'origine turque et composée de plusieurs dizaines de milliers de membres, s'est regroupée essentiellement dans le 10ème arrondissement, entre ateliers de confection, commerces et lieux associatifs, divisée entre partisans d'une lutte armée ou d'une solution plus diplomatique. Interview de Abdullah AKAGUNDUZ, de l'association des kurdes de France, qui explique l'arrivée des premiers travailleurs immigrés au début des années 1970, puis après le coup d'Etat militaire de 1980 en Turquie et la répression au Kurdistan turc ; est évoquée également la question de la responsabilité historique des grandes puissances qui n'ont pas joué de leur influence économique sur la Turquie pour négocier avec les Kurdes.
Après la capture au Kenya et l'emprisonnement en Turquie du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah OCALAN, les manifestations de colère de la diaspora kurde se multiplient en Europe. En France un groupe de Kurdes a manifesté aujourd'hui à la conférence de Rambouillet sur le Kosovo pour demander l'indépendance du Kurdistan. Reportage à Paris auprès de la communauté kurde. Interview de Juma JEMAL, juriste kurde, qui explique que la cible des attaques kurdes reste principalement les militaires qui dirigent la Turquie. Dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan qui fait office d'ambassade, Farouk DORU, déclare que le peuple kurde va réagir jusqu'à l'obtention de son autodétermination.
A Paris, dans le 10ème arrondissement près de la gare du Nord dans le quartier baptisé "la petite Turquie", de jeunes immigrés clandestins kurdes réagissent à la guerre en Irak et s'interrogent sur leur avenir. Commentaire en alternance avec le témoignage de Amange, 22 ans, qui explique que des membres du gouvernement irakien venaient pour leur demander de s'engager. Interview de Metin BALIKCI, de l'association culturelle kurde de Paris, qui souligne l'unité des kurdes, de quelque origine qu'ils soient. Dans un chantier, des jeunes kurdes squattent la nuit débattent d'un retour, ou non, en Irak.
Alors que les Kurdes fuient leurs territoires d'origine situé en Turquie, Irak et Iran à destination de l'Europe et principalement vers l'Allemagne et l'Italie, la France compte également une petite communauté d'environ cent mille personnes. Reportage en banlieue parisienne à la rencontre d'une famille de réfugiés kurdes, installés à six dans un deux pièces. Interviews de Gursel BAG, trentenaire, qui explique que sa vie était menacée et qu'il a donc décidé de partir à l'étranger avec sa femme Djemile BAG et leurs enfants ; témoignage de de son frère Bülent BAG, 21 ans, qui explique qu'il a payé 2500 francs à un Allemand pour passer la frontière française en provenance d'Italie. Dans le 10ème arr. de Paris, la communauté kurde s'est regroupée, avec des commerces et des dizaines d'associations culturelles pour certaines politisées ; un jeune kurde interviewé estime que le gouvernement turc cherche à faire partir ses compatriotes afin de dépeupler le Kurdistan.
Alors qu'à la frontière iranienne la ville kurde de Saqqez résiste à l'encerclement de l'armée de l'ayatollah Khomeini, et que Sanandadj la capitale du Kurdistan est déjà sous le contrôle des gardiens de la révolution, la diaspora kurde s'organise pour alerter sur la répression exercée contre leurs compatriotes. A Paris, dans l'église Saint-Merri, une vingtaine de membres de la communauté kurde de France a entamé une grève de la faim pour protester contre les attaques et la répression de l'armée iranienne. Interview par Philippe Rochot d'un des représentants kurdes qui explique les décennies de lutte de son peuple en Iran, à commencer contre Reza Chah, expliquant que les Kurdes étaient persuadés qu'ils allaient obtenir leur autonomie avec le départ du Shah, mais constatant finalement que Khomeini réprimait les kurdes et plus largement les mouvements progressistes, laïcs et démocratiques ; le jeune gréviste de la faim explique la difficulté de leur lutte, en partie du fait des accords conclus entre les Etats qui se partagent le Kurdistan, notamment l'Irak et la Turquie, pour réprimer la rébellion kurde.
Dans le cadre d'une émission spéciale consacrée à l'intervention d'urgence en faveur des droits de l'homme, en direct du CICP (centre international de culture populaire), rue de Nanteuil dans le 15ème arrondissement à Paris, Noël Mamère s'entretient avec Kendal Nezan, cofondateur et président de l'Institut kurde de Paris. Le représentant kurde expose les problèmes auxquels sont confrontés ses compatriotes installés et réprimés violemment en Turquie, en Irak et également en Iran.
A l'Institut kurde de Paris, des membres de la communauté se retrouvent pour continuer d'étudier, sur fond de conflit à la frontière turco-syrienne avec la bataille de Kobané qui se déroule. Interviews de Gulhan YUKSEL et de Sidika KILINC, Kurdes françaises, qui soulignent l'inaction des puissances occidentales laissant ses compatriotes face à l'Etat islamique à Kobané. Analyse de Kendal NEZAN, directeur de l'Institut kurde de Paris, au sujet de la proposition franco-turque d'une zone tampon entre Syrie et Turquie pour protéger les réfugiés.