Rencontre avec l'artiste Miss Tic, qui peint avec des pochoirs. Elle explique le choix de son surnom, né d'une "envie qu'on sache qu'elle était une fille", alors que "dans la rue il n'y avait que des garçons qui sortaient mettre des textes". Elle évoque son inspiration, née de sa vie privée. A une époque de langue de bois, elle a pris le parti d'avoir une langue de pierre, basée sur l'émotion, de dire des choses qui ont un contenu. Elle évoque l'aspect éphémère de ses oeuvres, et le choix des murs sur lesquels elle travaille...
Miss Tic bombe dans Paris depuis huit ans et a laissé plus de 1000 pochoirs sur les murs de la ville. Elle évoque les réactions des passants. Certains sont contents de la voir en action. De temps en temps aussi, certains veulent appeler la police. Mais le plus souvent elle a "le droit à l'indifférence des gens"... Quand elle est arrêtée, elle est transférée à la PJ puis relâchée au petit matin. Enfant, elle dessinait déjà sur les murs de sa chambre. Ses parents, morts depuis longtemps, la laissaient faire. Elle termine par ces mots, en hommage à son frère décédé lui aussi : "Frère enfoui, en face de quoi crier sa mémoire"...
Augustin TRAPENARD reçoit l'artiste JR qui évoque le projet artistique qu'il a réalisé à Ellis Island aux Etats Unis. Il explique que l'on regarde une oeuvre en fonction de sa propre histoire. Il évoque l'éphémérité de son travail et définit son art comme "engageant" plutôt qu'"engagé" parce qu'il implique les gens qui le regarde. "Mon art est politique en soi mais n'a pas de message politique", dit-il.