Fin du congrès international de la société de transplantation à Paris, où les spécialistes ont beaucoup parlé des greffes d'organes d'animaux sur l'homme qui vont bientôt se multiplier. Interview (vo trad off) de Fritz BACH, professeur d'Immunologie Boston et Vienne, sur la révolution que pourrait apporter la transplantation d'organes de porcs sur l'homme. Témoignages de deux malades, en dialyse depuis des années, et qui ne semblent pas effrayés de recevoir un jour, un rein de porc. Pour Henri KREIS, chef du Service Transplantation de Necker : "Tant qu'on n'a pas changé le cerveau, on n'a pas changé l'être humain".
Depuis toujours, les animaux sont directement impliqués dans les progrès de la médecine. Dans le sud de Londres, les chirurgiens de l'hôpital de Dulwich affirment qu'ils seront capables de greffer des organes d'animaux sur l'homme dans deux ou trois ans. Un espoir pour les milliers de malades qui meurent chaque année par manque de donneurs. Le professeur Michael BEWICK explique (vo trad off) qu'il y a de plus en plus de demandes d'organes. "Il y a une pression en ce sens, jusqu'à ce que l'on trouve une solution alternative" souligne-t-il. Cette solution, l'équipe du professeur Bewick pense l'avoir trouvée grâce à la mise au point d'un filtre en tissu de porc anti-rejet. Le professeur Jean François BACH (hôpital Necker) explique en quoi les filtres en tissu de porc pourraient éviter les rejets.
Les greffes d'organes d'origine animale ou xénogreffes, devraient pouvoir pallier la pénurie d'organes humains d'ici quelques années. Au CHU Hautepierre de Strasbourg, témoignage de Carole POPIC, greffée du rein depuis dix ans. Le professeur Philippe WOLF, chirurgien, regrette de devoir limiter les indications de transplantation et parfois de manière abusive pour certaines pathologies comme les cancers du foie, par manque d'organes. Suite aux recherches menées sur le porc, où l'on "humanise" le coeur de ces animaux, les premières transplantations ne sont plus très loin. Interview d'un médecin confiant : "Je pense que c'est une réalité à 15 ans".
A Lyon, une équipe de chercheurs soutenue par la fondation Mérieux travaille actuellement sur des embryons de porcs et de veaux afin d'essayer "d'humaniser" les organes de certains animaux en vue de greffes sur l'homme. Le professeur Michel FRANCK, école nationale vétérinaire de Lyon, explique l'objectif et les enjeux de cette expérimentation.