Sous les toits de sa maison à Nangis en Seine et Marne, Pierre Perret présente une malle pleine de carnets avec tous les textes de ses chansons, dont le brouillon des "Jolies colonies de vacances" qu'il a écrite en deux jours en 1966. "15 jours après la sortie du disque, tout le monde chantait ça partout" explique-t-il.
Pierre PERRET est venu inaugurer la nouvelle école maternelle qui porte son nom dans la petite ville de Valence d'Agen, dans le Tarn et Garonne. Témoignage très ému du chanteur qui a reçu un accueil très chaleureux des enfants qui ont poussé la chansonnette en son honneur.
En pleine séance d'enregistrement avec ses musiciens et techniciens, Pierre Perret explique qu'il travaille à l'ancienne en faisant tout à la main, y compris ses chansons. Avec son épouse Rébecca, ils ont créé leur propre société d'édition, les éditions Adèle, le chanteur se félicite ainsi d'être libre, de travailler avec des collaborateurs de son choix, et d'écrire ce qu'il veut.
Interviewé chez lui, Pierre Perret parle de l'argot, langue dans laquelle il a baigné très jeune en côtoyant les clients du bistrot de ses parents. Il explique avoir pris surtout le sens de "l'imagerie" qu'il utilise dans ses chansons. Il parle des expressions qui lui viennent tout seul sans les travailler.
Interviewé par Jean-François KAHN sur les sujets tabous dans les chansons et notamment le sexe, Pierre PERRET reconnait qu'il en a toujours parlé ouvertement dans ses chansons, ce qui lui a valu parfois le fait d'être censuré à la radio et à la télévision. Il évoque ainsi sa chanson "Le Zizi" qui n'a pas été censurée et dont le succès est parti des enfants.
Dans sa propriété de Seine et Marne, Pierre PERRET évoque sa passion pour la cuisine tout en préparant un poulet rôti. "Je pense que dans la création, c'est quelque chose que j'aurais pu faire si je n'avais pas mal tourné dans la chanson" souligne-t-il.
Interviewé dans sa loge lors d'un tour de chant à Romorantin dans le Loir et Cher, Pierre Perret livre son sentiment sur la langue française et l'argot. Il reconnait adapter son vocabulaire (outrancier ou classique) en fonction du type de chansons (humoristiques ou tendres) qu'il écrit. Il estime toutefois qu'il faut maitriser le classicisme : "comme dans la musique, il vaut mieux connaître ses notes avant de composer des choses totalement ébouriffées".
Pierre Perret raconte ses débuts sur la scène du cabaret parisien La Colombe, en 1957. "J'ai fait le triomphe de ma vie". Le lendemain, Eddie Barclay lui signait un contrat pour 5 ans.
Dans sa propriété de Seine et Marne, moment de complicité entre Pierre Perret et sa petite fille Julie. Puis le chanteur confie qu'il vit comme il a envie de vivre, assez indifférent du reste du monde. Il aime passer du temps à ses lectures, à rêver, à rester seul dans une pièce des journées entières, ou à travailler sur une strophe difficile à faire.
Pierre PERRET raconte comment lui est venu sa passion pour le personnage de Paul Léautaud, alors qu'il était étudiant au conservatoire, et comment il a décidé d'aller le rencontrer dans son pavillon à Fontenay aux Roses.
Catherine CEYLAC s'entretient avec Pierre PERRET à propos de sa sensibilité politique. Le chanteur précise qu'il n'a jamais eu de carte mais qu'il a plutôt une sensibilité de gauche. Il souligne que "si le monde devient de plus en plus créateur et s'enrichit, c'est par le mélange d'écriture et des races".
De retour dans l'ancienne cité qu'il a habitée dans les années 60 à Gennevilliers, Pierre Perret est accueilli par les habitants. Alors qu'il discute avec une dame, cette dernière essuie des jets de terre. Puis le dialogue s'engage avec deux jeunes gens de la cité qui évoquent les derniers événements, les voitures brûlées, leurs camarades arrêtés par la police. Le chanteur regrette que les politiques n'aient pas le langage de la main tendue. "C'est peut être pas en allant parler de nettoyer tout ça au karcher que ça peut arranger les choses".
Sur le plateau d'Hervé CLAUDE, Pierre PERRET s'avoue révolté par l'intolérance et le racisme à l'état pur, thèmes évoqués dans sa chanson "Lily". Selon lui, le monde ne peut aller de l'avant qu'avec le brassage de toutes les races et nations. Il demeure très pessimiste quant à la montée du racisme.