Philippe Soupault rappelle les débuts du surréalisme avec la publication des "Champs magnétiques" écrit avec André Breton en 1919, ses grands principes du surréalisme basés en partie sur la psychanalyse avec "l'écriture automatique" ou "rêve éveillé" -André Breton avait fait des études de médecine- et sous l'influence de Rimbaud, Apollinaire ou Lautréamont en pronant l'écriture libre. "Le surréalisme n'a été qu'une libération"
Le peintre Salvador Dali revient sur sa révolte contre l'autorité de Pablo Picasso et André Breton et sur ce qu'a signifié son exclusion des surréalistes. Pour lui, Breton n'était pas poète mais a découvert le mécanisme et la méthode pour faire de la poésie à travers son manifeste.
Interrogé par Louis PAUWELS, Tristan TZARA évoque le mouvement Dada, ses relations avec André Breton, Philippe Soupault, Paul Eluard et Louis Aragon, tous membres de ce mouvement avec la revue "Littérature", à son arrivée à Paris, les relations avec le surréalisme et ce que représente aujourd'hui le scandale comme celui créé par Dali en retournant en arrière.
Louis Aragon raconte comment il a réussi à introduire le jeune comédien de 15 ans Pierre Brasseur dans le groupe surréaliste, malgré son look fardé. Pierre Brasseur relate ensuite comment les surréalistes l'ont éduqué en lui donnant un certain nombre de livres à lire.
Le sculpteur Alberto Giacometti aux côté de Man Ray évoque ce que représentaient pour lui les artistes surréalistes à son arrivée à Paris, "c'était des génies", qui savaient très bien écrire et s'exprimer avec une grande liberté. Son entretien est interrompu par l'évocation par Man Ray et le compositeur Jean Wiener d'une anedote sur l'arrivée d'Erik Satie à pied dans une soirée organisée par la Princesse de Polignac et le choc des mondes en présence.
Revenant à Paris dans les pas du jeune homme qu'il était, Philippe Soupault s'arrête devant l'immeuble où habitat Guillaume Appolinaire et se souvient de son angoisse avant de rencontrer chez lui pour la première fois le grand poète, c'est grâce à lui qu'il fait ensuite connaissance au Café de Flore son futur grand ami André Breton avec lequel il rédige dans la chambre de son ami Hôtel des Grands Hommes, dans la joie et la bonne humeur, "Les champs magnétiques", premier texte surréaliste, dans une lueur prodigieuse.
A l'heure où se déroule une rétrospective sur le surréalisme à la galerie Charpentier à l'occasion de son 40ème anniversaire, retour sur ce mouvement artistique et la première apparition dans un texte du terme surréaliste avec Raymond Nacenta, directeur de la galerie Charpentier et Patrick Waldberg, historien de l'art placé devant une oeuvre de Jacques Hérold, "Le grand transparent". En 1917, Guillaume Apollinaire donne ainsi à son roman "Les mamelles de Tirésias", le sous titre "drame surréaliste", le mouvement surréaliste est ainsi pour André Breton un hommage à Guillaume Apollinaire.
Pour l'historien de l'art Patrick Waldberg, le surréalisme est un mode de vie, une manière d'appréhender l'être et la sculpture ou la peinture étant l'un des moyens de réaliser la poésie. Il explique les deux courants principaux du surréalisme : la gnose et le scientisme.
Installé en haut d'un échafaudage, devant une peinture murale de Marx Ernst, à la galerie Charpentier où se tient une rétrospective sur le surréalisme, l'historien de l'art Patrick WALDBERG revient sur la génèse de cette oeuvre monumentale peinte pour un cabaret de nuit de Zurich, le Corso, en 1934 par Marx Ernst et intitulée "Le jardin de la nymphe Ancolie". A une question posée sur l'avenir du surréalisme à un groupe de peintres : il est certain que pour eux ce mouvement artistique perdurera encore pendant des siècles : interviews des peintres Maurice Henry et Félix Labisse.
Devant l'hôtel des Grands Hommes à Paris, Place du Panthéon, Jean Christophe Averty décrit sa rencontre avec Breton et le surréalisme à la Libération en 1946 et explique pourquoi il ne peut plus adapter pour la télévision le roman "Nadja" depuis la mort de son auteur.
Après une introduction en voix off par Philippe Soupault de l'apport de Man Ray dans le groupe des surréalistes, ce dernier feuilletant un album de photos égrène au fur et à mesure de l'apparition de leur visage, les souvenirs de ses rencontres et amitiés avec la bande de ses amis surréalistes : Salvador Dali, "un petit monstre", Paul Eluard, son meilleur ami à l'époque, André Breton et son côté intimidant en tant que chef de file du surréalisme.
Dans son atelier, le peintre André Masson commente et explique la symbolique de ses portraits posés et non mécaniques d'André Breton, maître du surréalisme, placés à la fois sous le signe de l'admiration et de la révolte contre son emprise et où entre beaucoup d'inconscient.
Le surréalisme se présente avec deux mots d'ordre révolutionnaire : celui de Marx, transformer le monde et celui de Rimbaud, changer la vie. André Breton oppose à un Anatole France, défenseur du raisonnement et de la logique, les progrès de Freud et de la psychanalyse, la découverte de l'envers du décor avec l' exploration du rêve et des continents inconnus de l'inconscient et publie en 1924 le premier Manifeste du surréalisme qui donne à l'imagination tous les pouvoirs avec pour but la conquête du merveilleux. Lecture d'un texte sur le surréalisme en voix off. Photo du groupe des surréalistes, couverture de "La Révolution Surréaliste"et exemples de collages.
L'éditeur de la Série Noire, Marcel DUHAMEL, dans sa piscine, récite un poème de Max Jacob paru en 1925 dans la revue surréaliste "Littérature" puis évoque le 54 rue du Château, lieu de vie et de rencontre des artistes surréalistes et présente un collage de Jacques Prévert.
Le peintre Max Ernst évoque son enfance, les dissensions avec son père, Philipp Ernst, peintre figuratif amateur, sur la représentation de la réalité dans la peinture. Il explique ensuite comment il conçoit la peinture avec ses deux yeux : voir et rendre la réalité : avec l'un la réalité extérieure et avec l'autre, la réalité intérieure.
A partir de la "ferme" il y a eu une rupture dans l'oeuvre de MIRO, sous l'influence des poètes surréalistes ainsi que d'autres. Les réunions de la rue Blomet ont eu une grande importance dans sa vie. Le peintre André Masson était son voisin et c'est lui qui l'a introduit auprès de tous les grands écrivains surréalistes. Il se souvient également de Robert Desnos, il parlait peinture comme un illuminé
Le peintre René Magritte réagit au fait d'être devenu un classique du surréalisme après avoir fait scandale : il s'exprime sur ce qui fait scandale, comment ce qui est inconnu et brise les habitudes fait scandale et tente d'expliquer ce que représente ces tableaux mais "ce qu'il donne à penser avec sa peinture ne peut pas se dire avec les voix".