A l'occasion du Salon du livre pour la jeunesse de Montreuil, une écrivaine anime un atelier auprès d'adolescents sur le thème de la sexualité. Les enfants et les adolescents disent qu'ils trouvent souvent des réponses sur l'intimité dans les livres qui traitent de la question, parce qu'ils n'osent pas en parler à leur entourage. Les éditeurs, quant à eux, sont convaincus qu'il faut dédramatiser cette question et l'aborder dans les livres parfois de manière ludique et humoristique.
La question de la censure n'épargne pas la littérature jeunesse. Les maisons d'édition prennent pourtant toutes les précautions d'usage en faisant lire les manuscrits par plusieurs comités de lecture. Parfois même, elles demandent aussi l'avis de pédopsychiatres avant d'éditer un livre. Marc DANIAU, co-auteur du livre polémique "Tous à poil", témoigne. Dans les bibliothèques, les adultes sont aussi là pour accompagner les enfants dans leurs lectures. Une bibliothécaire interrogée sur le sujet déclare d'ailleurs qu'un sujet tel que la nudité doit être proposé aux enfants, en étant expliqué : "Le monde entier doit être dans la bibliothèque".
L'écrivaine Françoise MALLET JORIS défend l'idée d'aborder l'éducation sexuelle auprès des enfants. Selon elle, "c'est une question beaucoup moins difficile à aborder avec des enfants, dans un climat équilibré, que des thèmes comme la violence ... Il est beaucoup plus difficile de présenter aux enfants qu'il faut admettre l'idée de violence et qu'il faut vivre dans ce monde, et en même temps leur en donner un dégoût et ne pas les y engager ... On parle toujours de l'éducation sexuelle comme si c'était un problème tellement délicat, alors que c'est un problème beaucoup plus facile à aborder".
Décomplexer le regard des enfants sur la nudité : tel est l'idée de départ des auteurs du livre "Tous à poil". Mais le président de l'UMP, Jean-François COPE, ne l'entend pas de cette oreille, et a lancé une polémique. Le ministre de l'éducation nationale Vincent PEILLON, quant à lui, défend cet ouvrage : "C'est un travail qui se fait sur le corps, sur l'identité, sur le fait de ne pas avoir peur de son corps et de dire des choses simples".
Après les élections municipales à La Ciotat, la politique de gestion de la nouvelle équipe s'est durcie à l'égard de la vie associative et culturelle de la ville. Exemple à la bibliothèque municipale, où certains livres destinés au jeune public, sur le thème de l'éducation sexuelle, ont été retirés des rayons.
Cyril MALAGNAT, libraire, présente ses coups de coeurs, dont le "Dictionnaire fou du corps" aux Editions Thierry Magnier. Quatre ans plus tard, il sera censuré par la Direction des affaires scolaires de la ville de Paris (Dasco) car selon la circulaire "Le livre contient des vignettes chocantes pour les jeunes enfants ou leurs parents". Le "livre qui dérange" aborde l'anatomie et la médecine en alliant pédagogie et humour, de façon originale et décalée, et notamment la question de la sexualité, sans tabou.
Dans une salle de classe à Arras, des parents débattent avec Denys PRACHE, rédacteur en chef du journal OKAPI, de la question de l'éducation sexuelle des enfants. Il est question d'un dossier, "Mon corps vivant", édité par le journal OKAPI, qui a fait scandale lors de sa parution.
Pour certains parents, le personnage emblématique de Titeuf est très "porté sur la chose". Mais pour Zep et sa compagne Hélène Bruller, co-auteurs du "Guide du zizi sexuel", Titeuf ne fait qu'exprimer les questions que les enfants se posent très tôt sur les différences anatomiques entre filles et garçons...