Invité sur le plateau du journal, le journaliste et réalisateur Claude LANZMANN s'exprime sur son refus dans le film "Shoah" des explications psychologiques sur ce qui s'est passé, le meurtre de masse des juifs, film qui lui a demandé dix ans de travail pour une durée de 9 heures et demie et est basé sur l'exploration de nombreuses archives, ce qui lui a permis de mesurer l'immensité de son ignorance sur le sujet.
Interrogé par Laure ADLER sur la capacité des intellectuels à maintenir le lien avec le peuple français, Claude LANZMANN revient les conditions de la création de la revue "Les temps modernes" cofondé par Jean Paul SARTRE, à l'occasion de la parution d'un numéro spécial pour son cinquantième anniversaire.
Après avoir défini la différence entre camps de concentration et camps d'extermination, le réalisateur du film "Shoah", Claude LANZMANN évoque la manière dont il a tourné son film avec des témoins, rescapés ou anciens bourreaux des camps d'extermination qui revivent ce qu'ils ont vécu. "Pour le revivre, ils devaient payer le prix le plus haut, c'est à dire souffrir en me racontant leur histoire".
Bernard PIVOT interviewe Claude LANZMANN sur son livre "Shoah" tiré de son film éponyme et préfacé par Simone de Beauvoir : le livre fait revivre cette époque -l'extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale par le régime nazi-, sans image, tout en provoquant des images chez le lecteur, avec la retranscription du texte des témoignages des survivants, victimes, bourreaux et voisins des camps. Claude LANZMANN explique comment son film évoque par ailleurs le passé avec des images du présent, sans aucun document d'archives, la parole donnant vie aux lieux d'aujourd'hui.
Le DVD du film "Shoah" a été projeté devant des élèves du lycée Buffon à Paris en présence de Jack LANG et du cinéaste Claude LANZMANN. Claude LANZMANN s'adresse aux élèves et explique comment il a obtenu les témoignages des anciens nazis dans son film en les payant. Une élève donne ses impressions sur le film.
Invité du journal, le journaliste et réalisateur Claude LANZMANN revient sur les trois catégories de témoins qu'il a rencontrés pour faire son film "Shoah" : les victimes directes de la mort de leur peuple, les juifs, qui consentaient à parler pour le devoir de transmission et témoins d'expériences extrêmes, les nazis responsables, qui ne parlent jamais de leur rôle dans les camps d'extermination, ne se laissent pas filmer et sont muets depuis 40 ans, -un seul à accepter de parler de toute la machinerie de mort mise en place dans les camps d'extermination- et les témoins proches de l'extermination comme les paysans polonais vivant à proximité des camps.
A l'occasion de la diffusion cette nuit de l'intégralité du film témoignage "Shoah" sur FR3, 20 ans après sa sortie, le réalisateur Claude LANZMANN revient sur ce "film d'éternité" qui happe les spectateurs, qui n'a pas vieilli et regroupe tous les genres de cinéma : western, investigation criminelle, film épique et de traque des nazis.
A la demande de Mikaël Gorbatchev, rencontré par Claude LANZMANN à Paris, le film "Shoah" a été projeté pour la première fois en URSS à Moscou à la Maison du Cinéma. Interview du réalisateur Claude LANZMANN et réaction de spectateurs russes exprimant en français leurs émotions après la projection du film.
Claude LANZMANN évoque les difficultés rencontrées pour trouver des témoins des camps d'extermination et les convaincre de témoigner, notamment, les bourreaux. Il explicite la signification du titre de son film "Shoah", terme hébraïque pour désigner ce qu'ont subi les juifs, ou "la tempête", "le désastre", la "destruction absolue" sans avoir la connotation sacrificielle d'holocauste, qui n 'existe pas en hébreu.
Claude LANZMANN, co-directeur de la revue "Les Temps modernes" revient sur le manifeste des 121 ou "Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie" -qui dénonce notamment la pratique de la torture- signés par tous les membres de la revue "Les Temps modernes" dont Jean Paul Sartre et lui-même et les répercutions pour les signataires comme sa propre soeur, l'actrice Evelyne REY, les craintes de l'arrestation de Jean Paul SARTRE, protégé par le général de Gaulle avec ces mots : "On n'arrête pas Voltaire".
Claude LANZMANN, co-directeur des "Temps modernes", écrivain de gauche, athée, explicite son rapport avec le judaïsme et son indulgence envers les religieux juifs car, pour lui, ce sont les rabbins qui ont maintenu la permanence de l'identité juive à travers les siècles malgré les tentatives de conversion. Il évoque également le rôle joué par la religion dans les camps d'extermination nazie de la seconde guerre mondiale lorsque certains juifs -dénommés moutons- entraient dans les chambres en gaz en chantant leur foi.