Interview de Bertrand Tavernier à la gare de Frasne : il revient avec plaisir au ciné-club Jean Becker de Pontarlier pour la projection de trois de ses films et loue le travail de cette association : "on peut parler librement avec des gens qui s'intéressent au cinéma c'est formidable". Il apprécie notamment le contact avec des passionnés de cinéma qui sont loin de certaines modes parisiennes.
Au lycée de Carmaux, présentation des activités du ciné-club créé en 1960 par deux professeurs, et du club des cinéastes créé deux ans plus tard pour les élèves souhaitant faire du cinéma. Interviews et images en situation des membres du club des cinéastes, interviews des professeurs. Les membres du club de cinéastes présentent leurs fonctions : deux filles sont respectivement scripte ou speakerine, quatre garçons sont eux réalisateur, assistant-réalisateur, monteur ou cameraman.
Michel Piccoli parle des bienfaits des ciné-clubs : grâce à eux, des films qui ne sont pas immédiatement commercialisables existent. Le comédien se réjouit également du fait que les ciné-clubs rendent les publics plus critiques et "conscients de leurs choix".
A l'issue d'une projection, des élèves d'un C.E.S. de Lambersart s'expriment à propos du ciné-club organisé par leurs enseignants. Un garçon déclare que "le ciné-club c'est le moyen d'être lucide, de dire consciemment ce qu'on a compris inconsciemment". Une adolescente pense que les idées qu'on exprime sont trop influencées par les interventions des autres élèves et surtout des professeurs.
Jean-Paul Le Chanois, Henri Langlois et Lotte Eisner racontent (en alternance) comment fonctionnait le ciné-club "Le Cercle de cinéma" créé par Langlois et Franju en 1935. Les projections (de films muets uniquement) n'étaient pas suivies de débats, ce qui permettait à tout le monde de venir sans avoir la crainte d'être interpellé. Dans le public : Sartre, Beauvoir, Gide, Picasso, le groupe Prévert, le groupe octobre... Langlois présentait le film avec une sorte de discours "un peu incohérent" ou "ridicule" selon les souvenirs des protagonistes !
Georges Franju, aux côtés de Henri Langlois, évoque leur rencontre dans une imprimerie où Langlois avait été placé par son père pour apprendre à avoir de l'ordre, mais "Langlois a un sens scientifique du désordre" ! Henri Langlois raconte les circonstances de la création en 1935 du ciné-club "Le Cercle du cinéma".
Reportage au ciné-club populaire d'Ivry, dont le rôle est de compléter une culture jugée parfois défaillante. Ce lieu permet d'échanger des idées politiques et de développer le sens social des participants. "Ici la discussion est plus importante que le film qui l'a fait naitre". Images du public de ce ciné-club, interviews d'un ouvrier et d'un boulanger qui le fréquentent. Ce dernier explique l'évolution de son rapport au cinéma depuis qu'il fréquente le ciné-club, qui lui a apporté les moyens de pouvoir juger.
Interview en plateau de Jean -Charles Tachella à propos de "Travelling avant". Avec ce film, le réalisateur raconte la vie des passionnés de cinéma en 1948, qui correspond à la première grande vague de cinéphilie en France : "on ouvrait des ciné-clubs partout, Langlois commençait ses projections quotidiennes à la Cinémathèque", "c'était toute une culture qui se créait";
Interview du réalisateur François Truffaut qui vient d'être élu président de la Fédération française des ciné-clubs. Il explique le rôle capital des ciné-clubs, et se souvient combien ils ont compté pour lui en tant que jeune spectateur dans les années d'après-guerre. Plus tard, il a été amené à y travailler aux côté d'André Bazin. Il souhaite développer les échanges entre les cinés-clubs français et étrangers.
A Sardent, village de son enfance, Claude CHABROL accompagné par le journaliste Bertrand JEROME raconte comment il a créé et tenu un ciné-club avec l'aide de Georges MERCIER pendant la guerre.