Marthe VILLALONGA sur le divan d'Henry CHAPIER parle de la pièce de théâtre "Comment devenir une mère juive en 10 leçons" dans laquelle elle interprète le rôle d'une mère possessive, qualité qu'elle attribue aux mères méditerranéennes en général (espagnoles, italiennes, juives ou arabes). Elle raconte, de manière très vivante, une anecdote sur un groupe de quatre jeunes arabes qui sont venus la voir dans sa loge après une représentation et qui lui ont dit : "Mon dieu, on a quitté notre mère la semaine dernière et on vient de la voir tout l'après midi avec vous."
Marthe VILLALONGA est invitée sur le plateau de "Passez donc me voir" à l'occasion de la sortie du film "Un amour d'emmerdeuse" d'Alain VANDERCOILLE dans lequel elle joue le rôle d'une grand mère pied-noir. A la demande de Philippe BOUVARD, Marthe VILLALONGA interpréte les accents pied-noir, espagnol et portugais. Elle pense que sa facilité à prendre les accents vient du brassage culturel qu'il y avait en Afrique du nord. A la question de Philippe BOUVARD "Vous n'auriez pas envie de jouer un jour une femme du monde ?", Marthe VILLALONGA répond : "Le propre des comédiens c'est de pouvoir jouer un jour une concierge et le lendemain une grande dame...avis aux amateurs".
Marthe VILLALONGA sur le divan d'Henry CHAPIER exprime sa satisfaction de ne pas avoir connu un succès soudain ni d'avoir été une "jeune première". Elle parle avec humour du temps qui passe et qui ne lui fait pas peur : "Si j'ai quatre rides de plus, qu'est ce que vous voulez que ça me fasse ?!...J'essaie de redescendre la pente le mieux possible..."; Quand Henry aborde la question de sa "sortie de scène", elle lui répond : "Je prends les choses comme elles arrivent...dès l'instant où j'ai la santé, où j'ai du travail, merci mon dieu, comme on dit chez nous !..."
Marthe VILLALONGA donne une interview au cours d'une promenade dans le cimetière de Montmartre à Paris. A propos du temps qui passe, elle déclare : "Ca ne m'angoisse pas du tout, la seule chose qui m'angoisserait c'est de partir en "digue-digue"...". Elle répond ensuite avec humour à des questions sur la mort.
Marthe VILLALONGA ne se voit pas jouer des rôles dramatiques au théâtre : "J'ai une étiquette de rigolote. Quand ils viennent au théâtre, ils savent qu'ils vont rire...".
Marthe VILLALONGA raconte son arrivée à Paris en 1958 pour jouer "La famille Hernandez", une pièce de théâtre qui a eu du succès et qui l'a incitée à poser ses valises en France. Partie d'Algérie, elle raconte : "C'était du domaine du rêve...Au départ, on est partis pour trois semaines...j'allais jouer sur un théâtre...à Paris, c'est un rêve extraordinaire...j'ai complètement coupé le cordon ombilical..."
Nathalie VALIN questionne Marthe VILLALONGA sur son premier désir de monter sur scène : "C'est une énigme même pour moi parce que du plus loin que je peux me rappeler des souvenirs, j'ai toujours eu envie de faire le guignol, alors que j'étais une petite fille qui ne parlait pas beaucoup". Elle explique ce besoin de s'extérioriser en réaction à son statut de fille unique qui avait des parents qui travaillaient tout le temps.
Marthe VILLALONGA parle du contraste qui existe entre les personnages fantasques qu'elle interprète sur scène et son côté pantouflard à la ville. A propos de ses rôles extravertis, elle dit : "La première fois que je me suis entendue parler, je me suis dit, c'est pas possible que j'aie cette voix ! quand je me suis vue, je me suis, mon dieu mais je susi folle !...". Elle évoque son accent pied-noir qu'elle arrive à gommer selon les rôles qu'elle interprète et confie aimer les rôles dramatiques au cinéma et à la télévision.
Nathalie VALIN invite Marthe VILLALONGA, qui joue du piano depuis l'enfance et dont la mère était pianiste, à improviser un air sur le plateau. Elle interprète un extrait d'une valse de Chopin et du standard de jazz "In the mood".