Mal rémunérés, pas assez formés, peu respectés par les élèves et leurs parents, victimes de violences, mal perçus dans la société les professeurs ont bien des doléances, quils expriment ici à cur ouvert.
Malaise des professeurs
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Point sur la hausse des salaires des enseignants et professeurs qui s'estiment insuffisamment payés. Interviews Mathilde Eisenberg, professeur des écoles, et Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale.
Focus sur les circonstances de l'agression d'une professeur d'Histoire d'un collège de Poitiers par une mère d’élève. Interview (anonyme) de l'enseignante agressée et la réaction de parents d'élèves.
Les enseignants français ont le plus bas salaire d'Europe (26 300 euros annuels de moyenne contre 46 000 euros en Allemagne), et il serait en recul constant depuis 1995, sans compter la surcharge des effectifs dans les classes et les problèmes récurrents d'autorité et de discipline. Explications de Eric Charbonnier (analyste éducation à l'OCDE) et micro-trottoir d'enseignants manifestant.
Jeune professeur agrégé de Physique, Thierry Soler vient tout juste d'être engagé comme stagiaire, 4 ans après sa réussite au concours. Il évoque son ressenti et son malaise.
Malaise des professeurs, témoignage anonyme d'une enseignante, professeur des écoles : "On est fonctionnaire, on obéit aux idées, bonnes ou mauvaises, décidées en haut lieu, pas le choix... Je ne pourrai pas aller jusqu'à 65 ans et faire ça toute ma vie, il faudra que je fasse autre chose..."
Trois professeurs de collège, Caroline Guidon (professeur de lettres), Thierry Wagner (professeur d'anglais), et Badra Derrer (professeur d'anglais), témoignent du malaise qui les habite dans l'exercice quotidien de leur profession : "Sur 50 minutes de cours, il y a en moyenne 20 minute de discipline, et donc plus que 30 minute pour la pédagogie...", "Avant, dans une classe, il y avait 5 ou 6 élèves qui pouvaient poser problème, mais on arrivait à gérer... Aujourd'hui, c'est l'inverse, seulement 5 ou 6 veulent travailler...", "J'ai des élèves en collège qui savent à peine lire et écrire..."
A l'occasion de la rentrée scolaire, un jeune professeur agrégé d'Histoire, Philippe Aragon, qui va occuper son premier poste, évoque en toute honnêteté son manque de vocation pour l'enseignement et la transmission du savoir aux élèves : "Maintenant, être prof n'est plus du tout une marque de considération sociale... Apprendre à des enfants peut être intéressant, mais ce n'est pas le but en soi, pour moi, le but est de faire avant tout de l'Histoire... Je n'ai pas forcément envie de transmettre à des élèves, mais je le ferai le plus sérieusement possible..." [...]
Un instituteur depuis 20 ans, Daniel Mauduit, évoque les évolutions profondes dans son métier et le manque de considération qu'il ressent : "Les enseignants ont été soumis à de nombreuses réformes successives et les enfants ne peuvent pas être des cobayes de ces méthodes qui changent rapidement et souvent... L'image des enseignants est à l'image de leur salaire, elle s'est dévalorisée... Beaucoup de parents sont très étonnés quand en parlant je leur donne mon salaire..."
Il n'y a plus aucun cours au lycée Guy de Maupassant à Colombes depuis 3 jours, les professeurs exercent leur droit de retrait après l'agression d'une enseignante par un élève. Déjà l'an dernier un acte de violence avait eu lieu contre un membre de l'équipe pédagogique de cet établissement classé en zone d'éducation prioritaire. Reportage dans ce lycée avec les interviews de David PIJOAN, représentant intersyndicale (CGT, SNES,FSU), Marc PELLESCHI, professeur de SVT et de Abdel DZANOUNI, représentant parents d'élèves.