Tout le monde peut devenir juré d'assises sous certaines conditions : avoir plus de 23 ans, ne pas exercer certaines professions et être inscrit sur les listes électorales. Reportage à Marseille, où c'est un logiciel qui effectue le tirage au sort. 2595 potentiels jurés d'assises viennent d'être choisis parmi les 465.000 Marseillais inscrits sur les listes électorales. Sandrine Chamard, responsable enquêtes et élections professionnelles à la ville de Marseille, rappelle que c'est un des devoirs les plus forts du citoyen. "Pour refuser d'exercer cette mission, il faut invoquer un motif très grave" souligne-t-elle.
Au tribunal d'Evreux, Jean-Christophe Chazalette, président de la cour d'assises, s'apprête à tirer au sort les jurés qui seront amenés à se prononcer lors d'un procès pour coups mortels. Pour lui, la présence des jurés fait partie de l'ADN judiciaire : "c'est bien que l'on ne soit pas tout seuls dans un entre-soi complètement judiciaire". Il procède ensuite au tirage au sort des jurés, qui, à l'appel de leur nom, se lèvent pour prendre place aux côtés des magistrats. Ils prêtent ensuite serment.
Interviewé par André Bercoff, Philippe Bilger, ancien avocat général, souligne qu'il est tout à fait passionnant pour un professionnel de la justice, d'avoir affaire à des jurés "qui ont l'esprit libre, vierge, et qui sont d'une parfaite spontanéité". Il précise toutefois que la crainte qu'ils peuvent manifester ne doit pas servir aux professionnels (de justice) pour les influencer.
Témoignages de plusieurs personnes sur leur expérience en tant que jurés aux assises qui ne laisse pas indemne. "C'est un milieu spécial, vous rentrez là-dedans, vous en ressortez différent" confie Alain Rico. Sabine Muller avoue : "on a peur de condamner quelqu'un d'un seul coup". Pour Alain Roy : "on ne peut pas vivre ça complètement distancié".
Au cours d'un débat consacré au jury populaire, animé par André BERCOFF, Hélène DUPOND-MORETTI, déléguée médicale, explique son expérience en tant que jurée et constate qu'elle a été mal préparée à ce qui lui arrivait.
A l'occasion de la réforme en cours sur les jurés d'assises, interview d'un juré dans une cour d'assises de Paris vide. Il répond aux questions de Paul Lefevre à propos de l'importance d'une justice populaire, du rôle des jurés et de la prise de conscience qui en découle.
Quelques jours après le verdict de Troyes dans le procès de Patrick Henry, Maitre BADINTER salue le courage des jurés qui se sont prononcés pour la réclusion criminelle à perpétuité, et n'ont pas cédé aux pressions des défenseurs de la peine de mort.