A propos de l'antisémitisme de Louis Ferdinand CELINE, sa femme, Lucette DESTOUCHES, prend sa défense et minimise la virulence des propos de l'écrivain.
Le manuscrit de "Voyage au bout de la nuit", de Louis Ferdinand CELINE, a été acquis par la Bibliothèque nationale de France lors d'une vente aux enchères. François GIBAULT, biographe, et Thierry BODIN, expert, découvrent le texte d'origine, révélateur du travail de l'écrivain.
Le manuscrit original du chef d'oeuvre de Céline, "Voyage au bout de la nuit", a été retrouvé chez un collectionneur anglais. Il sera vendu aux enchères. Explications de Pierre Beres, libraire et expert, de maître François Gibault, biographe de Céline, et de Henri Godard, responsable Céline aux Editions La Pléiade.
Sur le plateau de Pierre Dumayet, Céline évoque la violence : "Je ne me vois pas violent du tout... J'ai vécu dans la violence, mais moi-même ne le suis pas... Et les livres très fâcheux que j'ai pu écrire étaient justement contre la violence, car je sentais une guerre venir et dénonçais les motifs de la guerre et les suites... L'histoire m'a donné raison... Pas les hommes, mais les faits..."
Dans sa résidence de Meudon, où elle vécu avec son défunt mari, Lucette Destouches, veuve de Céline, face à Claude Agostini, évoque l'écrivain : "Il voyait les choses si clairement, si justement, c'était merveilleux, chaque instant était une découverte de la vérité... Il ne cherchait qu'en lui-même ce qui était juste, c'est tout... Maintenant qu'il n'est plus, je suis perdu..."
Dans les Yvelines, une exposition a été consacrée à Céline, suscitant évidemment des réactions diverses. Explications des organisateurs : "Généralement, les gens qui viennent sont des gens pour Céline, les autres ne se dérangent pas... Les réactions négatives sont surtout au téléphone...", "Par rapport à son passé de "collaborateur", je leur réponds que c'est aussi un écrivain... J'ai 22 ans, mais je trouve Céline très actuel, il y a des préoccupations très présentes... Je crois que l'on va le redécouvrir..."
Interrogé par Pierre Dumayet, Céline évoque le succès de "Voyage au bout de la nuit" : "C'était juste pour ma tranquillité financière que j'ai écrit ce roman... Et puis à ma grande surprise, et elle dure encore, je suis encore surpris par ses retentissements..."
Sur le plateau de Bernard Pivot, Henri Godard, spécialiste de l'oeuvre de Céline, a publié dans les "Cahiers Céline" la thèse de médecine de l'écrivain, en 1924, consacrée à Semmelweis. H. Godard explique les raisons pour lesquelles Céline s'est passionné pour ce médecin hygiéniste hongrois auquel il s'est identifié : "La personnalité de Semmelweis exerçait une véritable fascination sur Céline, en tant que bienfaiteur de l'humanité, pas reconnu, et en butte à l'hostilité générale... Céline a dit lui-même dans une lettre qu'il aurait aimé être Semmelweis... C'était une forme d'idéal pour lui, dans lequel il se projetait..."
A propos de Bardamu, le personnage principal de son roman "Voyage au bout de la nuit", Céline, à Meudon, chez lui, répond aux questions de Louis Pauwels, sur son engagement volontaire durant la Première Guerre mondiale (à 18 ans), par lyrisme. Il se souvient de son état d'esprit à cette époque et admet avoir eu peur de la mort parce qu'alors il avait encore des raisons de vivre, ce qui n'est plus le cas au moment où il s'exprime.
Polémique autour de la réédition chez Gallimard de trois pamphlets antisémites écrits par Céline, à savoir "L'Ecole des cadavres" (1937), "Bagatelles pour un massacre" (1937) et "Les Beaux Draps" (1941). Interviews du philosophe Raphaël Enthoven, et de Serge Klarsfeld, président de "Fils et filles de déportés juifs de France", et images d'archives de l'écrivain antisémite.
Michel Polac interroge chez lui Pierre Lazareff qui évoque le livre le plus bouleversant de sa vie, "Voyage au bout de la nuit" de Louis-Ferdinand Céline : "Un auteur comme Céline, ce qu'il a pu faire dans la vie, ça m'est égal, trop de génie pour que je m'en occupe... J'oublie le reste..."
Entretien avec Céline, à son domicile de Meudon, dans son bureau qui était aussi son cabinet de consultations. En réponse à Louis Pauwels, il s'exprime sur l'amour, la mort, et ses réactions face sa propre mort.