Difficile de qualifier les « Autonomes ». Ces militants qui semblent souhaiter la révolution dans la société, sont contre une certaine légalité et n’appartiennent à aucun parti. Ici quelques témoignages de militants, de la fin des années 70, aux années 2000.
Autonomes
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Les militants de No Border, luttant pour le droits des sans papiers et contre la politique migratoire, ont manifesté dans les rues de Strasbourg. Visant les banques, le commissariat, le palais de justice et les propriétés du groupe Accor, qu'ils accusent d'être impliqué dans les processus de rétention et d'expulsion d'immigrés, les activistes ont tagué les murs de slogans anti-capitalistes. La manifestation a dégénéré. Les CRS ont tenté de repousser quelques centaines d'anarchistes à l'aide de gaz lacrymogène. La confrontation avec les forces de l'ordre s'est soldée par une vingtaine d'arrestation.
Dans la nuit du 16 mars 2006, à la suite de la manifestation des étudiants contre le Contrat Première Embauche, des affrontements se sont produits entre casseurs et CRS sur la place de la Sorbonne. Des petits groupes, très mobiles, avec des drapeaux anarchistes et troskistes selon un témoin, attaquent les policiers, saccagent des commerces de la place et incendient des voitures. Des manifestants scandent "à bas l'état, les flics et les patrons". Le journaliste précise que les incidents impliquent quelques casseurs venus de la banlieue, mais surtout des militants d'extrême gauche et quelques personnes issues des mouvances d'extrême droite. Le reportage alterne des images factuelles avec les interviews de deux riverains et de Pierre MURE, directeur de l'Ordre Public et de la circulation à la Préfecture de Police de Paris.
Pour cerner l'idéologie et les modes d'action des autonomes, la journaliste interviewe deux militants. Le mouvement autonome ne se détermine pas par rapport à la violence, explique le premier. Les actions offensives choisies tendent à se réapproprier un espace social hors du cadre consensuel, législatif ou politique, en usant de moyens autres que les traditionnelles pétitions ou manifestations, qu'il juge peu efficaces. Les autonomes militent dans différents domaines et mènent des actions, telles qu'occuper des maisons vides, faire fonctionner des radios pirates, pratiquer l'absentéisme, refuser les augmentations de prix. comme cela se fait en Italie. Pour le deuximème activiste, la lutte a pour but l'avènement de la révolution, mais il faut la commencer et l'expérimenter dès aujourd'hui, pour éviter toute dérive dans ses pratiques, et définir le projet de société de demain. Il conclue en décriant les modes opératoires des Brigades Rouges, l'assassinat reste à ses yeux un shéma bourgeois de la violence.
Selon Jean Pierre POCHON, ancien commissaire des Renseignements Généraux, la mouvance autonome, assez proche de l'anarchisme, se caractérise par des actions individuelles et violentes qui s'attaquaient à l'origine aux symboles de la répression, comme la police et les centres de rétention, mais qui aujourd'hui visent directement les appareils de l'Etat.
Paul, un militant de l'Organisation Communiste Libertaire explique ce que sont les pratiques dites autonomes. L'autonomie se définit par des pratiques précises mais variées, qui vont du vol à l'étalage à la lutte armée. Dans ce panel des possibles, les actions concrètes se limitent souvent à des occupations d'usines par les travailleurs, des squats, la création de médias libres. Le point commun des autonomes est leur lutte contre l'état et ses institutions, mais personne ne peut prétendre représenter l'autonomie. Il estime que les partis de gauche, les syndicats et l'extrême gauche ont corrompue la révolte, née de mai 1968.
Selon Sébastien SCHIFRES, auteur d'un mémoire sur la mouvance autonome en France de 1976 à 1984, les pratiques des autonomes d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir avec les actions des groupuscules des années 1970. A l'heure actuelle, aucun militant ne commettrait des braquages. En marge des manifestations, les autonomes restent présents. Impliqué dans le mouvement des squats, en dehors des associations de mal logés, Meriadeg donne sa version : il récuse la terminologie de terrorisme. Il est entré en résistance et aspire à un monde meilleur, une vie choisie et non subie.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Berlin pour protester contre la réunification allemande. La contestation réunit des autonomes, des anarchistes, des gauchistes et des enfants d'immigrés. Pour eux, l'Allemagne réunifiée de Helmut Kohl représente un vrai danger nationaliste et les allemands de l'est risquent d'être lésés dans le processus d'intégration dans la République Fédérale d'Allemagne. Les affrontements avec la police anti-émeute se sont soldés par des arrestations et des blessés.