Le président de la République Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin, candidats à l'élection présidentielle, dénoncent les actes antisémites qui se multiplient en France, avec comme toile de fond la situation au Proche-Orient. Tous deux refusent catégoriquement l'importation sur le sol français de ce conflit israélo-palestinien. Extraits des déclarations des deux candidats.
En France, les actes antisémites se multiplient liés aux évènements du Proche-Orient, plongeant la communauté juive dans la crainte et l'incompréhension. Exemple à Paris avec le témoignage de familles lors d'un déjeuner entre amis. Français, de confession juive, ils affirment leur attachement à Israël, mais se revendiquent avant tout comme citoyens français, et déclarent vouloir participer à la future manifestation de soutien à l'Etat hébreu, tout en affirmant également leur soutien aux Palestiniens souhaitant vivre en paix avec les Juifs.
A Paris, dans les locaux de l'ambassade d'Israël, Jean-Paul Sartre, récipiendaire du titre de Docteur honoris causa qui lui a été décerné par l'université de Jérusalem, explique les raisons personnelles et politiques qui l'ont motivé à accepter cette distinction : "Je suis depuis longtemps l'ami d'Israël, et par conséquent, j'accepte avec plaisir ce titre comme un honneur... C'est une acceptation politique, mais je m'occupe aussi du peuple palestinien qui a aussi énormément souffert, c'est par conséquent la liaison des deux, la manière dont ils trouveront une solution à leurs problèmes que se trouve la solution des drames du Moyen-Orient..."
Le conflit au Proche-Orient continue à provoquer des polémiques en France comme le prouve l'appel au boycott d'un collectif d'organisations pro-palestiniennes qui reproche au chanteur Enrico Macias d'avoir récemment participé à une manifestation de soutien à Israël. Interview d'Abdellatif Imad (porte-parole du collectif pour le boycott) et réponse du chanteur : "De toute façon, le spectacle va avoir lieu, le boycott va être jugulé ! Un maximum de gens sont autour de moi, dont le recteur de la Mosquée de Paris, Monsieur Boubakeur, que je remercie du fond de mon coeur..."
Lors d'une conférence de presse à l'Elysée, le général De Gaulle, dans le contexte de la récente "guerre des Six Jours" entre Israël et ses voisins arabes, prononce une "petite phrase" qui à l'époque fit couler beaucoup d'encre : "Certains même redoutaient que les Juifs, jusqu'alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu'ils avaient été de tout temps, c'est à dire un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur, n'en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu'ils formaient depuis 19 siècles : l'an prochain à Jérusalem."
En marge de Paris-Plage, la mairie de Paris a décidé de mettre à l'honneur la ville de Tel Aviv, en Israël. Une opération baptisée "Tel Aviv sur Seine", avec des artistes originaires de la ville, mais cette initiative entraîne une polémique, des voix dénonçant une opération de promotion inappropriée alors que le gouvernement israélien est mis en cause par certains pour sa politique envers les Palestiniens. Réaction d'Eric Coquerel (Parti de gauche) et micro-trottoir de Parisiens sur les bords de Seine.
En conférence de presse, le président de la République Valéry Giscard D'Estaing énonce la position de la France et de la communauté européenne sur le conflit israélo-palestinien, et revient notamment sur la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies : "Le fond du problème est de considérer qu'il ne peut y avoir de paix durable au Proche-Orient que si la question palestinienne fait l'objet d'un juste règlement... A partir du moment où la communauté internationale reconnaît l'existence d'un peuple palestinien, ce peuple doit pouvoir disposer d'une patrie... Le contenu de la résolution 242 doit être atteint, réalisé, c'est à dire que chacun des Etats de cette partie du monde puisse vivre enfin dans des frontières sûres et reconnues..."
Alors que la communauté juive commémore la Shoah, de nombreuses manifestations se sont déroulées à Paris pour célébrer ou condamner la visite du leader palestinien Yasser Arafat qui sera reçu par le président François Mitterrand. Réactions de membres de la communauté juive dans le quartier du Sentier et de militants pro-Palestiniens à Denfert-Rochereau.
Plusieurs manifestations de soutien au peuple palestinien se sont déroulées en France, dont notamment une imposante à Paris, dans le quartier de Barbès, même si elle n'était pas autorisée par les autorités qui craignaient des désordres qui ont d'ailleurs eu lieu, heurts avec les forces de l'ordre et dégradations de mobilier urbain. Micro-trottoir de manifestants.
Répercussions en France du conflit au Proche-Orient entre Israël et l'Autorité palestinienne, avec une manifestation à Paris où des dizaines de milliers de personnes ont défilé afin d'apporter leur soutien au peuple palestinien et dénoncer la politique israélienne. Micro-trottoir de manifestants.