Une élue UMP, Valérie BOYER, dénonce une standardisation des corps aux graves conséquences sur le public, et propose de mettre un avertissement sur les photographies retouchées dans la presse. Interview de Fabrice ROBIN, photographe "Made for Com", de Régis LE SOMMIER, directeur adjoint de la rédaction de "Paris Match", de Valérie BOYER et d'Edwige ANTIER, députée UMP.
Dans un studio spécialisé dans le traitement informatique des photos de mode, on retouche, manipule, voire détourne des images. Un enjeu pour les mannequins dont les droits peuvent être bafoués. Un photographe infographiste, Rémy POINOT évoque comment la modification des corps de mannequins peuvent poser des problèmes de droits. Le mannequin, Louise ROSSIAUD, explique comment elle tente de prouver qu'il s'agit de son corps après retouche abusive de ses photos. Emmanuel PIERRAT, son avocat, aborde les difficultés de ce type de procès.
Avant d'être peintre, Serge VAN KHACHE était retoucheur de photo de charme, un métier qui consiste à améliorer le corps des femmes pour les magazines érotiques.
Au laboratoire photographique de Paris, "Central Color": une technicienne, Marie Hélène LEFEVRE explique pourquoi on retouche les photos. Elle précise "Il faut toujours garder l'expression des gens. On les rajeunit toujours un peu. Le but de la retouche, c'est pas de changer quelque chose, mais d'améliorer."
Focus sur la retouche des photos de presse. Eric VEYRIER, retoucheur créatif de "Made for com", explique son métier, alors que Serge HERCBERG, professeur de nutrition pointe les conséquences néfastes de l'uniformisation des corps sur la santé de certaines femmes. Un microtrottoir appuie ce propos.
Dans son atelier de retouches photographiques du 18ème arrondissement de Paris, un artisan explique son métier. Le retoucheur copie et agrandit des photos de particuliers, et procède parfois à une "transformation". Il précise : "il ne faut pas que la retouche change la ressemblance. Il ne faut pas qu'au rajeunissement, on puisse dire que ce n'est plus elle".
Au studio "New Look" de Villeneuve d'Ascq, on exploite le numérique au service de la photo de mode. Le photographe Philippe BOUSBIB évoque le gain de temps permis par le numérique, sans pour autant remplacer l'être humain. Le directeur d'édition, Christian DUME, quant à lui, explique les possibilités des logiciels de retouche d'images. "Cela permet d'optimiser la beauté du mannequin". Il invoque également des raisons économiques et précise : "On peut dire qu'aujourd'hui, il n'y a plus aucune photo qui soit complètement réelle. Pratiquement toute image est retouchée, au moins un peu".